Le Pape oblige le clergé à signaler les abus sexuels dans l'Église

C'est un pas en avant dans l'Église catholique. Lundi 9 mai, le Pape François a publié un décret visant à renforcer la législation en termes de pédophilie et de harcèlement sexuel.

À partir du 1er juin, tous les prêtres, religieux et religieuses seront obligés de signaler au Vatican tout soupçon d'agression sexuelle, de viol ou de harcèlement, ainsi que toute couverture par la hiérarchie. « Si, jusqu’à aujourd’hui, dans un certain sens, cette obligation ne regardait que la conscience individuelle, elle devient à partir de maintenant un précepte légal établi universellement », précise Andrea Tornielli, directeur éditorial du dicastère pour la communication du Vatican. 

La lettre du souverain pontife, appelée motu proprio, prévoit aussi la mise en place de dispositifs pour recueillir les signalements dans chacun des 5 100 diocèses à travers le monde, d'ici à 2020.  Les laïcs sont également encouragés à rapporter des faits s'ils en ont connaissance. 

Les plaintes seront systématiquement transmises aux évêques qui jugeront, dans les trois mois, si l'affaire doit être transmise à la justice.

"Vous êtes la lumière du monde". Ce sont les premiers mots de cette lettre apostolique. Il s'agit d'une phrase de l'Évangile de Mathieu, qui "appelle chaque fidèle à être un exemple lumineux de vertu, d’intégrité et de sainteté", selon le Pape.

Ce texte est publié près de trois mois après la rencontre des présidents épiscopales sur les abus sexuels du 21 au 24 février derniers à Rome. Les explications avec Alban Mikoczy.

Info en + : Le secret de la confession demeure cependant. Une loi divine qui ne peut être modifiée par une loi humaine, selon le Pape. Néanmoins, Mgr Éric de Moulins-Beaufort, l'archevêque de Reims et futur président de la Conférence des évêques de France, a déclaré, lors de son audition au Sénat le 7 mai : "si quelqu’un vient se confesser d’avoir commis un acte de ce genre, on ne peut lui donner l’absolution que si l’on obtient la certitude qu’il va aller se dénoncer ou qu’il accepte d’en parler en dehors de la confession ».

Adélie Floch