"Que personne ne s'approche du cadavre". Le procureur de Milan est implacable : dans l'attente de l'autopsie, le corps d'Imane Fadil ne peut même pas être vu par la famille. Cette modèle de 34 ans d'origine marocaine était un précieux témoin dans l'affaire du Rubygate. Les armes à sa disposition étaient multiples : un livre en cours de rédaction et de multiples preuves contre Silvio Berlusconi dans l'affaire des soirées bunga-bunga, avec pour toile de fond 8 années de procès arrivés aujourd'hui au nom de "Ruby ter".
Selon les premiers résultats de l'autopsie pratiquée le 20 mars sur le corps de la jeune femme décédée le 1er mars, aucune trace de substance radioactive n'a pu être détectée. Cependant il n'est pas exclu qu'elle ait pu être empoisonnée, des métaux lourds (cadmium et antimoine) ayant été retrouvés en grande quantité dans son sang. Francesco Greco, qui dirige l'hôpital Humanitas de Milan, en charge de l'autopsie, a été convoqué par le parquet. Mais un autre détail intrigue désormais les enquêteurs : le contenu du portable d'Imane Fadil, afin de retracer ses dernières correspondances. Reportage d'Alban Mikoczy et Florence Crimon.
L'info en + : le Rubygate, c'est avant tout un procès surréaliste, démarré il y a 8ans. Les prévenus sont jugés dans sept tribunaux différents ; 34 personnes sont présumées corrompues. L'ex-Cavaliere, lui, a été définitivement acquitté en 2015. La prochaine audience se tiendra le 15 avril 2019 à Milan.