Après 28 ans de pourparlers et de rétropédalages, le feu est presque passé au vert. Le projet de ligne à grande vitesse qui doit relier Lyon à Turin, le "TAV", verra bel et bien le jour - mais sous certaines conditions, a assuré Giuseppe Conte. Le président du Conseil souhaite en effet un budget italien revu à la baisse. Depuis ce lundi 11 mars, les appels d'offres sont ouverts. Un soulagement pour la Ligue, dont le spectre de ce Notre-dame-des-Landes transalpin cristallisait les tensions avec le Mouvement 5 étoiles.
Le tunnel, qui s'étendra sur 200 kilomètres, a démarré dans le Piémont, sur fond de grèves et de manifestations citoyennes farouchement opposées au projet. Dans la lignée de son lancement chaotique, le chantier pourra a tout moment être interrompu pour "préserver la totalité de la contribution du financement européen" assure le maître d’ouvrage TELT. Une seule chose est sûre : prévu pour être terminé en 2030, la ligne Lyon-Turin a déjà un train de retard. Reportage d'Alban Mikoczy et Laura Tositti.
L'info en + : 800 millions d’euros de budget, au lieu des 20 milliards estimés par Telt, la société des chantiers. C'est ce qu'annonce le sombre rapport coûts-bénéfices de la TAV publié en janvier 2019, ajoutant à cela une perte probable de 7 milliards d'euros au total, d’ici à 2059.