“C'est un chemin de croix, probablement le pire que l'on puisse imaginer”, confie Alessandro Gisotti, porte-parole du Pape François. Ce jeudi 21 février vient de s’ouvrir au Vatican le sommet sur les abus sexuels. Pendant quatre jours, le Pape réunit les évêques du monde entier afin de prendre des “mesures concrètes et efficaces”.
Dès son discours d’ouverture, le chef de l’Église a demandé aux 189 participants d’entendre “le cri des petits qui demandent justice”. Au cours de cette réunion, des rapports et des vidéos, en plus du témoignage des victimes, permettront de raconter les abus subis.
Une crise de confiance
Depuis les années 2000, les accusations se multiplient dans le monde. Pendant ce temps, les prélats sont accusés de protéger les agresseurs. En janvier 2018, au Chili, le Pape François avait provoqué un tollé en prenant la défense d’un évêque qui avait couvert un prêtre pédophile.
Mais depuis peu, le ton change au Vatican. Pour la première fois dans l’histoire, le 16 février, le cardinal McCarrick, accusé d'abus sexuel, a été “réduit à la vie laïque” ; il ne représente donc plus rien aux yeux de l’Église. Mais pendant ce temps, hors des murs du Vatican, les victimes manifestent pour réclamer la "tolérance zéro" et la modification du droit canon. Reportage d'Alban Mikoczy, Manuel Chiarello, Hélène Assekour, Florence Crimon.
L'info en + : le Vatican pourrait éditer à la fin de la rencontre un manuel de conduite pour mieux faire face aux violences sexuelles. Parmi les recommandations, un processus permettrait d'accompagner les plaignants et une nouvelle formation serait proposée aux ecclésiastiques.
Hélène Assekour et Lorenza Pensa