Migrants : l'éternelle attente face aux côtes italiennes

Deux semaines de discussion et d'immobilisme. Symptôme de la politique migratoire inflexible de Matteo Salvini, la crise qui a opposé le gouvernement italien au SeaWatch III a finalement abouti à un accord. 

La solution a été trouvée ce jeudi 31 janvier. Après deux semaines d'attente sur les eaux méditerranéennes, le navire de l'ONG allemande SeaWatch est arrivé au port sicilien de Catane. Les gardes-côtes et la police italienne ont escorté les 47 migrants jusqu’aux tentes de la Croix-Rouge prévues pour les recevoir. Désormais, ils attendent d’être répartis au sein des sept pays européens signataires de l’accord avec l’Italie. Parmi eux : le Luxembourg, le Portugal, l’Allemagne, Malte et la France.

Depuis la Libye, le bateau a connu un long périple. Après que les autorités de Malte se soient opposées à leur débarquement, les migrants ont abordé les côtes siciliennes longeant Syracuse.

Matteo Salvini dans le viseur de la justice italienne

Face aux demandes des ONG pour que le navire accoste, Matteo Salvini était catégorique : "Les portes de l’Italie sont fermées". Ce blocage intervient alors que le ministre de l'Intérieur est inquiété par la justice pour séquestration de migrants. En août dernier, il avait refusé l’accès au port au "Diciotti", un navire italien avec 150 migrants à bord.

"Nous sommes heureux que cette prise d'otages européenne prenne fin. En même temps, c’est un mauvais jour pour l’Europe car les droits humains sont une fois de plus subordonnés à des négociations au sein de l’Union Européenne", a annoncé ce matin Ruben Neugebauer, le porte parole de Sea-Watch. De son côté, Matteo Salvini s’est réjoui de ce débarquement.

L’info en + : Plus de 110 000 migrants ont traversé la Méditerranée pour se rendre en Europe depuis l’année dernière (Source : Agence Nationale des Nations unies pour les réfugiés). L’ONG de défense des droits de l’homme dénonce un « record de la honte ».