L'hypothèse de la formation d'un gouvernement en Italie s'éloigne chaque jour un peu plus. Et les formations politiques se déchirent avec une telle violence, que l'on voit mal comment elles pourraient gouverner ensemble à l'avenir.
La droite explose
Rien ne va plus au sein des alliances politiques italiennes. Les déclarations choc se multiplient. Dernière en date, celle de Silvio Berlusconi : le leader de Forza Italia a dérapé hier, en affirmant que devant la montée du mouvement 5 étoiles (M5S) une partie des Italiens se sentait "comme des Juifs face au parti d'Hitler".
Son allié d'extrême-droite, Matteo Salvini, l'a alors repris avec agacement : "il vaut mieux se taire et respecter le vote des Italiens que de dire des bêtises". Les deux hommes, qui ne se supportent pas, ne supportent pas non plus de voir le gouvernement leur échapper. Car au grand dam des électeurs des deux partis, le mouvement 5 étoiles se rapproche en effet désormais du Parti Démocrate (PD, parti de Matteo Renzi). Et celui-ci se divise également depuis quelques jours : certains de ses membres plaident pour une tentative d'accord avec Luigi Di Maio (M5S), tandis que Matteo Renzi refuse toute possibilité d'entente : "nos électeurs ne veulent pas de cet accord, et je n'ai pas peur de nouvelles élections".
Silvio Berlusconi, un allié encombrant
La situation est plus embourbée que jamais, et un retour aux urnes déboucherait probablement sur des rapports de force identiques. Le mouvement 5 étoiles, premier parti d'Italie depuis les élections, a d'abord misé sur une alliance avec la droite. Mais Luigi Di Maio n'et pas parvenu à s'entendre avec Matteo Salvini, car celui-ci refusait de lâcher l'indésirable Silvio Berlusconi. Ce dernier, qu'on présentait avant le vote comme l'immortel patron de la politique italienne, n'était pas le bienvenu dans un accord avec le mouvement 5 étoiles. Il cavaliere est finalement devenu le barrage à toute entente, à tel point que le Luigi di Maio a préféré se tourner vers la gauche.