Près de 2 mois après les élections italiennes, les partis ne sont toujours pas parvenus à s'entendre pour gouverner le pays. Le mouvement 5 étoiles, parti arrivé en tête aux élections, mène les tractations post-électorales : après l'échec d'une entente avec la droite, son leader Luigi Di Maio se rapproche de la gauche.
"Avec la Ligue nous avons cessé tout dialogue", déclare Luigi Di Maio, leader du populiste mouvement 5 étoiles. Depuis les élections du 4 mars dernier, l'homme dont le parti est arrivé en tête des suffrages menait une stratégie de rapprochement avec l'alliance de la droite et de l'extrême-droite. C'est un pacte avec Matteo Salvini, chef de la Ligue, qu'il envisageait : les deux partis sont eurosceptiques et n'ont encore jamais gouverné. Mais celui-ci a refusé d'abandonner l'accord qui le lie à Silvio Berlusconi. Le mouvement 5 étoiles a donc décidé de clore tout dialogue avec la droite, et se voit désormais obligé de s'entendre avec le parti de centre-gauche, dernière force politique conséquente de ces élections. C'est vers une coalition entre Luigi Di Maio et le Parti démocrate, parti de Matteo Renzi, que se dirige l'Italie.
La grogne des électeurs
Ce rapprochement entre le mouvement 5 étoiles et le Parti démocrate déçoit une partie des électeurs de Luigi Di Maio : la majorité d'entre eux souhaitait en effet une alliance avec la Ligue. Déçus par le jeune mouvement qui se voulait novateur, certains militants s'interrogent : "mais alors, à quoi ça a servi qu'on aille voter ?" s'indigne l'un d'eux. Le thème qui provoque le plus de discorde est évidemment celui de l'Europe : car le Parti démocrate a basé sa campagne sur le slogan "Vote pour l'Europe, choisis le Pd" tandis que le mouvement de Luigi Di Maio multipliait les attaques contre l'Union européenne. A gauche, la colère gronde aussi parmi les électeurs qui se sentent également trahis : "ils sont racistes, archaïques et plus à droite que la Ligue" affirment-ils à propos du mouvement 5 étoiles, et sur les réseaux sociaux beaucoup menacent de rendre leur carte du parti. En cas de non entente entre les deux forces politiques, les Italiens devront probablement retourner aux urnes.