La police aux frontières française aurait modifié les papiers de certains migrants mineurs, afin d'en faire des majeurs et de pouvoir les renvoyer en Italie. Le quotidien britannique The Guardian révèle que des ONG italiennes ont alerté la Commission européenne.
Après Bardonecchia, la police française doit de nouveau se défendre d'accusations d'ONG italiennes. Cette fois encore, on lui reproche des actions anti-migrants à la frontière près de Vintimille. The Guardian, le quotidien britannique, a en effet révélé le contenu d'une lettre signée par 7 ONG italiennes, toutes basées à Vintimille. Ces dernières accusent la police aux frontières française d'avoir modifié la date de naissance de certains migrants, dans le but d'en faire juridiquement des majeurs et de pouvoir les renvoyer en Italie. La lettre, adressée au ministère de l'Intérieur italien et à la Commission européenne, serait accompagnée de preuves qui attesteraient de la véracité de ces accusations.
Deux cas le mois dernier
Il y a quelques semaines, deux jeunes Érythréens se seraient vus délivrer, d'après les ONG, un "refus d'entrée sur le territoire". Or les deux migrants seraient mineurs : la loi leur permettrait donc de demander l'asile sur le territoire français. Pour pouvoir les expulser vers l'Italie, la police française aurait donc déclaré que la date de naissance de l'un d'eux était le 1er janvier 2000, alors qu'en réalité l’Érythréen serait né en 2001. Les ONG affirment que l'un des jeunes a pu faire une photo des documents falsifiés qui prouverait ses dires.
Une frontière sous tension
La police française n'a pas encore souhaité commenter l'affaire. Le ministre chargé des douanes, Gérald Darmanin, avait annoncé sa venue à Rome lundi 16 avril suite au scandale de l'intervention des douaniers français en Italie. Un député italien avait alors déclaré : "nous ne sommes pas les toilettes d'Emmanuel Macron". Ces nouvelles accusations pourraient continuer de faire monter la tension entre l'Italie et la France sur les questions migratoires.