VIDEO. Italie : les papas à la casa !

En Italie, ce sont traditionnellement les femmes au foyer qui s'occupent de la maison mais il existe également quelques familles où c'est le père qui est aux petits soins pour son foyer. Les hommes au foyer, ce "métier invisible".

 

Les "mammas" italiennes sont très organisées. On les appelle les "casalinghe", littéralement "celles qui s'occupent de la maison". Leur profession de "mères au foyer" est tellement répandue en Italie qu'elles ont même un syndicat. Ce syndicat professionnel les protège. Il leur permet de prendre une assurance contre les accidents domestiques, qui sont pour elles des accidents du travail. Il y a en Italie 7 à 8 millions de casalinghe.

Le "parent au foyer", un modèle en évolution

Depuis les années 50, le modèle de la casalinga a beaucoup évolué. En effet, à l'époque, c'était le profil de la "mamma", elles avaient beaucoup d'enfants. Aujourd'hui elles en ont beaucoup moins. Ce qui a changé également c'est qu'elles ne sont pas satisfaites de leur statut. Une étude récente montre que 50% des femmes au foyer choisirait un autre métier si elle pouvait changer de vie.

Ces dernières années sont également marquées par une augmentation du nombre d'hommes qui choisissent de se consacrer à leurs enfants. En effet, la situation économique fragile a fait que beaucoup d'hommes ont perdu leur emploi, ils se sont retrouvés de fait à la maison. Certains ont décidé de faire de cette situation un atout, c'est notamment le cas de Claudio Perazzo. Il rapporte que ses proches ont parfois du mal à accepter son statut d'homme au foyer. "Pour moi, un homme doit travailler et la femme rester à la maison.", témoigne l'un d'eux.

Il y a 5 ans, Claudio Perazzo a perdu son travail et il s'est retrouvé à la maison. Au début, c'était une contrainte pour lui mais aujourd'hui, c'est un choix qu'il assume. "Je lave, je repasse, je prépare à manger, je m'occupe des factures, je déniche les bons prix dans les supermarchés : c'est un vrai métier", explique-t-il.

C'est également un choix financier pour le foyer de Claudio Perazzo. Sans nounou ni femme de ménage, son couple économise 1300€ par mois.

Le métier peu reconnu de père au foyer

En Italie, la profession d'homme au foyer n'est pas vue comme un vrai métier. "Quand on m demande ma profession, je réponds 'homme au foyer'. Une fois, une femme m'a répondu 'donc tu es au chômage !' Je me suis énervé, j'ai répondu 'Madame, vous êtes une femme, vous savez que s'occuper de la maison est fatigant. Je suis homme au foyer, je ne suis pas au chômage.", raconte Claudio Perazzo. Sans être un métier reconnu, la vie d'homme au foyer est sans répit. Claudio Perazza explique que cela le fatigue plus que son ancien emploi de cadre d'entreprise.

Pour s'occuper de sa maison et de ses jumeaux adolescents, Claudio Perazzo a dû apprendre à cuisiner. Sa femme témoigne "Je travaille beaucoup. Je suis rassurée de savoir que mon mari s'occupe si bien des enfants et quand je rentre tard du boulot et que je trouve le dîner prêt, c'est vrai que ça fait plaisir.".

De son métier, il a fait un combat. Avec son ami Roberto Puddu, il a créé une association avec pour objectif d'être reconnus au même titre que les mammas italiennes. "Au début, j'étais un des seuls papas sur la place avec ma fille dans la poussette. On me disait 'Où est ta femme ? Au travail ? Et toi tu restes chez toi à faire la maman ? Non, je reste chez moi pour faire le papa.", explique Roberto Puddu. Avec Claudio Perazzo et leur association, il espère redonner aux hommes au foyer italiens l'estime d'eux-mêmes en leur rappelant qu'ils sont indispensables.