Réfugiés : 7 milliards de fonds européens mais seulement quelques millions à l'Italie

L'Italie ne reçoit qu'une infime partie des fonds européens destinés à l'accueil des migrants. Une étude du journal italien "Il Messaggero" décrit les causes et effets de cette répartition inégale.

Une note à plus de 1,7 milliards d'euros en 2016. Voilà le coût de la première vague d'accueil de migrants en Italie. Sur ces dépenses, moins de 50 millions ont été financées par l'Union européenne par le biais du fonds "Frontex" et du "Fami", Fonds pour l'asile, la migration et l'intégration. Pourtant, l'Union européenne a mis à disposition des Etats membres 7,6 milliards d'euros au total, répartis de 2015 à 2017.
L'Italie, première "porte d'entrée" pour les migrants en Europe
Cette répartition inégale des fonds est liée au fait que si l'Italie est bien la première porte d'entrée des migrants en Europe, elle n'est pas le premier pays à accorder l'asile aux demandeurs. C'est l'Allemagne et le Roaume-Uni qui sont les premiers dans ce domaine.
La route des Balkans, voie terrestre anciennement empruntée par les migrants pour rejoindre l'Europe, a été fermée en 2016. Depuis, ils rejoignent l'Europe par la mer, et donc par l'Italie et dans une moindre mesure, la Grèce. Entre 2015 et 2017, ils étaient 455 000 à fouler le sol italien après avoir traversé la Méditerranée. Ces migrants, au lieu de se déplacer vers d'autres pays pour y vivre, restent en Italie et ne sont pas reconnus comme tels par l'Union européenne.
Les risques de ce manque de fonds
Il Messaggero, quotidien italien, fait ressortir les enjeux derrière ces faibles fonds alloués à l'Italie pour l'accueil des migrants. Le principal risque de ce manque de financement, pour les sociologues, serait que l'Italie n'aurait pas les moyens d'intégrer les réfugiés qui entrent sur son territoire dans un système de protection sociale. Ils deviendraient ainsi potentiellement insérables dans des organisations illicites et criminelles.
Les élections du 4 mars dernier ont révélé un sentiment général de défiance des Italiens face à l'Europe. Les deux partis en tête, la Ligue et le Mouvement 5 étoiles sont eurosceptiques. Le vote a fait ressortir les protestations des Italiens qui se voient abandonnés par l'Union européenne et cette étude semble leur donner raison.