L'enlèvement qui a marqué l'Italie : celui d'Aldo Moro. Le 16 mars 1978 à 9h02, un commando d’au moins 12 membres des Brigades rouges lance un assaut dans la via Fani, à Rome, contre deux voitures.
Dans la première se trouve Aldo Moro, ancien Premier ministre, alors président de la Démocratie chrétienne, le parti qui a dominé la politique italienne de l’après-guerre jusqu’au tournant des années 1990.
Les brigadistes arrêtent les voitures, ouvrent le feu et tuent les cinq agents de l’escorte. Ils enlèvent Aldo Moro.
55 jours plus tard, le corps de l'homme d'Etat, qui fut cinq fois chef du gouvernement, est retrouvé dans le coffre d'une voiture abandonnée dans une ruelle de la capitale, à équidistance entre les sièges de la DC et du Parti communiste (PCI). L'événement bouleversera l'opinion publique et ouvrira une période de grave crise institutionnelle.
Aldo Moro venait de conclure un "compromis historique" avec les communistes pour former un gouvernement de coalition afin d'affronter une situation économique difficile et combattre le terrorisme.
Un traumatisme national
"Ce fut le 11-Septembre de l'Italie. Cinquante-cinq jours qui ont dévié le chemin qui se dirigeait vers une République enfin accomplie", écrit Ezio Mauro, ex-directeur de La Repubblica.
Aujourd'hui, des cérémonies officielles ont lieu à Rome en souvenir de ce jour noir de 1978.
Pour Paolo Gentiloni, l'actuel Premier ministre italien : « Ce fût la plus grande attaque jamais menée contre la République ».