L’oral du baccalauréat italien, un modèle pour la France

Le 14 février, Jean-Michel Blanquer présentera un projet de réforme du baccalauréat inspirée du modèle italien. Un grand oral, comme il en existe déjà dans la péninsule, pourrait voir le jour.


Emmanuel Macron l’avait promis durant sa campagne. Un projet de réforme du baccalauréat devrait être présenté au conseil des ministres d’ici quelques semaines. A cette occasion, Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Education Nationale, devrait dévoiler des propositions révolutionnaires pour l’Hexagone. Des mesures proches du système italien.

Dans ce projet encore non officiel, l’objectif serait de réduire drastiquement le nombre d’épreuves en terminale. Les élèves ne devraient alors en passer que quatre, deux au retour des vacances de printemps ainsi que deux autres au mois de juin. Parmi ces deux derniers exercices, les élèves devraient présenter un oral pluridisciplinaire, une épreuve qui a fait ses preuves en Italie. Dans la péninsule, 99,5% des élèves obtiennent leur certificat, preuve que le baccalauréat n’y est plus qu’une simple formalité.

Le grand oral, une inspiration italienne

Dans la péninsule, chaque étudiant passe une épreuve orale d’une heure face à un groupe de professeurs. En premier lieu, le candidat présente un exposé d'une dizaine de minutes sur un thème pluridisciplinaire de son choix. L’objectif : tester le candidat sur sa capacité à présenter son sujet en mettant en pratique les différentes matières étudiées. Si le candidat parle de tennis, il devra par exemple présenter les règles, sa représentation dans l’art ainsi que son histoire.
Après cet exposé, chaque professeur interroge le candidat sur le programme de la matière qu’il enseigne. Exemple : traduire un texte en latin, un autre en grec ancien, répondre à des questions de philosophie, d'italien, d'anglais ou expliquer des concepts mathématiques.

Une épreuve intense nerveusement

En Italie, cet oral représente 30 des 100 points de la note finale. A cela s’ajoutent trois écrits (15 points chacun) et un contrôle continu des trois dernières années (25 points). Une pression parfois vraiment stressante comme l’explique Valentina, une étudiante, à la sortie de son oral blanc : « Je me sens très secouée. C’est très difficile de rester concentrée pendant toute la durée du grand oral. D’autant que je ne peux pas me permettre une défaillance car ma note baisserait. »
En France, beaucoup craignent justement que cette pression soit handicapante pour la bonne réussite des examens. Pourtant, les responsables pédagogiques italiens affirment que cette épreuve est importante dans le développement des jeunes. Milena Mammani, proviseure dans un des plus prestigieux lycées de Milan l’assure : « La construction de la pensée passe par le langage. »

Pour l’heure, impossible de savoir si, oui ou non, le ministère de l’Education Nationale français compte s’inspirer de son voisin transalpin. Il faudra attendre le 14 février pour que ce projet soit dévoilé. Ce baccalauréat nouvelle formule devrait, quant à lui, voir le jour en 2021.