Le pape s’excuse auprès des victimes de pédophilie

L'avion du pape François s'est posé à Rome en début d'après-midi après 8 jours de voyage au Chili et au Pérou. Durant le vol retour, il s’est excusé auprès des victimes de prêtres pédophiles pour des propos tenus quelques jours plus tôt.

Dans sa traditionnelle conférence de presse en altitude, le pape s'est exprimé sur son attitude incompréhensible, pour beaucoup, vis à vis de l'évêque chilien Juan Barros. Ce dernier est soupçonné d'avoir tu les agissements d'un vieux prêtre pédophile.

Lors de sa visite au Chili, François s’était montré agacé par les interrogations à ce sujet et avait alors fait une déclaration qui avait choqué bon nombre de fidèles : "Le jour où vous m'apporterez une preuve contre l'évêque Barros, je vous parlerai. Il n'y a pas une seule preuve contre lui. Tout est calomnie. C'est clair ?", avait-il lancé à des journalistes chiliens. A la fin d'une messe, il avait même embrassé ouvertement l'évêque.

Une expression malheureuse

Suite à cette déclaration choquante, le pape a présenté ses excuses aux victimes d’abus sexuels, comprenant qu’elle ait pu blesser : « Je dois présenter des excuses parce que le mot preuve a blessé tant de personnes victimes d'abus. Entendre le pape leur dire en face « apportez-moi une lettre avec la preuve », c'est une gifle et je me rends compte maintenant que mon expression n'a pas été heureuse. »

Après cela, il a cependant tenu à renouveler son soutien à l’évêque Barros, rappelant que le Vatican avait mené une enquête à son sujet sans trouver « d’éléments pour le condamner. » Le pape a déclaré être convaincu de son innocence. "Vous me dites qu'il y a des victimes, mais je ne les ai pas vues, elles ne se sont pas présentées à moi. Le mot preuve n'était pas le meilleur pour me rapprocher d'un cœur endolori. Je sais qu'il y a beaucoup de personnes victimes d'abus qui ne peuvent apporter aucune preuve. »

« Je sais combien [ces personnes] souffrent » a insisté François, avant de rappeler avoir « prié et pleuré » avec deux victimes de prêtres pédophiles qu’il a rencontrées durant son voyage en Amérique du Sud.