Après la douleur, vient la colère. De la région des Marches, aux Abruzzes, des mois après les tremblements de terre, le bilan est une vraie catastrophe.
Sur les 200 bâtiments détruits par les secousses, seuls 32 ont commencé à être reconstruits. Dans les Marches, aucun travail de reconstruction n’a débuté.
A Amatrice, en particulier, les habitants sont excédés et commencent à perdre patience. L’immense douleur ressentie après la perte d’enfants, parents, amis et maisons a laissé place à la colère. Les quelques maisons reconstruites n’ont pas d’eau, de gaz ou d’électricité. Les routes sont encore dans un état lamentable : plus d’un million de tonnes de gravas s’amoncellent toujours.
Année zéro
Le principal obstacle à ces travaux de reconstruction ? La bureaucratie. Les ouvriers qui doivent remplir les dossiers pour la reconstruction au nom des propriétaires n’y comprennent plus rien : « Tous les 15 jours il y a une nouvelle condition pour pouvoir prétendre aux aides. A l’Aquila, il y en avait 4, il y en a désormais une trentaine » se lamente Luigi, Geométre de Montereale (province de l’Acquila, dans les Abruzzes). A cela s’ajoute des problèmes de fonctionnement des bureaux pour la reconstruction : « Ils ouvrent très peu, seulement un jour par semaine. Les personnes sont incompétentes et ne comprennent presque jamais précisément ce que vous demandez. Puis les dossiers doivent être envoyés sur une plateforme en ligne qui fonctionne une fois sur deux » ajoute-t-il, dans les colonnes du Corriere della Sera.
« Nous sommes encore à l’année zéro » dénonce Roberto Serafini du Comitato centro Italia. « Avec tout ce que nous avons souffert, nous n’avons presque plus de forces psychologiques pour résister ».