L'Italie aujourd'hui : Bras de fer entre Juncker et Renzi

Matteo Renzi et Jean-Claude Juncker

L'Italie aujourd'hui : La patience de Jean-Claude Juncker, président de la Commission Européenne, a ses limites. McDonald's réclame près de 18 millions d'euros à la ville de Florence. Le Vatican refuse les nominations d'évêques sans son aval par l'Eglise clandestine chinoise.

Bras de fer entre Juncker et Renzi

« Les attaques venant de l’Italie, je m’en fous » : Jean-Claude Juncker ne pouvait être plus clair. La Commission Européenne, dont il est le président, rechigne à valider la loi des finances de l’Italie pour 2017. En effet, la péninsule italienne souhaite imposer un budget affichant un déficit de 2,4% du PIB, alors qu’elle avait promis d’arriver à un déficit de 1,7% en 2017. Matteo Renzi, président du Conseil, ne cesse depuis le début de critiquer la ligne d’austérité que Jean-Claude Juncker impose à l’Italie. Ce dernier répond : « L’Italie ne cesse d’attaquer à tort l’Europe. Et c’est contre-productif pour le pays ». Une bataille entre Bruxelles et Rome qui concerne également les dépenses sur les séismes et les réfugiés. Selon Bruxelles, elles ne s’élèveraient qu’à 1,6 milliards, et non 6,4 milliards demandés par l’Italie. Cette fois-ci, Jean-Claude Juncker a véritablement haussé le ton sur les comptes publics italiens. Selon certaines sources, les destinataires de ce message sont les pays plus rigoureux, pour les rassurer sur le fait qu’il n’y ait pas de complicité entre la Commission et l’Italie. De l’autre côté, certains pensent que la patience de Jean-Claude Juncker a des limites, et que la trêve pré-référendum, qui se déroulera le 4 décembre prochain, vacille.

McDonald’s réclame 18 millions d’euros à Florence

La célèbre Piazza del Duomo, à Florence

La célèbre Piazza del Duomo, à Florence

La chaîne de restauration rapide McDonald’s réclame 17,8 millions d’euros à la ville de Florence. En juin dernier, le maire de la ville Dario Nardella (centre gauche) avait rejeté l’implantation d’un McDonald’s sur la célèbre Piazza del Duomo. Afin de préserver son centre historique (classé au patrimoine de l’UNESCO) et sa gastronomie, la mairie du chef-lieu de la Toscane interdit toute installation de restaurants utilisant des produits surgelés, et exige aux établissements qu’ils utilisent des produits locaux. « Nous n’avons aucun préjugé contre cette chaîne internationale qui a ouvert des restaurants dans d’autres lieux de la ville, mais nous souhaitons soutenir le commerce traditionnel », avait ajouté le maire. Pour pouvoir s’installer sur la Piazza del Duomo, McDonald’s s’était pourtant engagé à servir à ses clients 80% de produits locaux. S’estimant donc victime d’une injustice, la firme américaine a riposté devant le tribunal administratif en réclamant cette somme pour réparer le préjudice subi. Cela survient après la polémique d’une implantation d’un McDonald’s près du Vatican. Décidément, le géant américain du fast-food n’a pas sa place dans la péninsule italienne.

Le Vatican refuse les nominations sans son aval de l’Eglise clandestine chinoise

Lundi 7 novembre, Greg Burke, porte-parole du Vatican, a déclaré que les nominations d’évêques sans l’aval du Pape étaient interdites. Il existe deux Églises en Chine : l’association patriotique, dont le clergé est choisi par le Parti communiste (une église contrôlée par le gouvernement qui n’entretient plus de relation diplomatique avec le Vatican depuis 1951), et une Église clandestine, dont les évêques nommés par Rome sont tolérés mais pas reconnus par Pékin. Cependant, cette dernière aurait procédé à plusieurs nominations sans l’accord du Vatican. « Or, le Saint-Siège n’a autorisé aucune ordination et n’en a pas été officiellement informé. Si de telles ordinations ont eu lieu, elles constitueraient une violation grave des normes canoniques ».   

Cependant, le Vatican et la Chine pourraient trouver un accord sur cette nomination puisqu’une délégation chinoise est attendue au Saint-Siège dans quelques jours. Le pape François cherche à se rapprocher du régime communiste, espérant rétablir le lien avec les catholiques de Chine. Début octobre, dans le vol papal le ramenant d'Azerbaïdjan, le Pape François avait déclaré : « l’Asie est le futur de l’Eglise ».