L'Italie a subit un nouveau tremblement de terre mercredi 26 octobre, dans la région des Marches. Des secousses ont été ressenties jusqu'à Rome.
Deux mois après le séisme d'Amatrice, qui a fait 300 morts, l'Italie a de nouveau été touchée par un tremblement de terre. Beaucoup de bâtiments historiques ont été touchés. Le premier séisme de magnitude 5,5 sur l'échelle de Richter a frappé la région des Marches mercredi 26 octobre peu après 19 heures. Deux heures plus tard, un deuxième tremblement de terre, plus violent, survient, puis un troisième.
Ils ont été ressentis jusqu'à Rome, à 250 km de là. Privés d'électricité pendant plusieurs heures, les pompiers ont progressé dans le noir au milieu des décombres. Des hôpitaux, des maisons de retraite et même des prisons sont évacués. Les habitants passeront la nuit dans des centres de secours.
Beaucoup de dégâts et peu de victimes.
Il y a deux raisons. La première est que les deux secousses de magnitude 5,4 et 5,9 enregistrées sont nettement moins importantes que celles enregistrées le 24 août dernier à Amatrice (6,2). L'autre raison est que l'épicentre se trouve dans des zones peu habitées, comme Ussita ou Visso, des villages qui comptent entre 400 et 1 000 habitants, avec des risques d'effondrement d'immeubles bien moindres. Evidemment, des façades d'églises sont tombées, des maisons détruites, des lignes électriques coupées, mais il n'y a pas eu de blessés graves. Ce matin, les autorités craignent de nouvelles secousses, comme le suggère un expert italien de la sismologie.
Italie : le choc d'un nouveau séisme
Malheureusement, beaucoup des villages touchés par le tremblement de terre de ce mercredi 26 octobre sont les mêmes qui ont été frappés il y a deux mois. A Visso, quand nous sommes arrivés, nous avons trouvé des gens extrêmement choqués et découragés. Une famille de Visso vivait là jusqu'au mercredi 26 octobre dans une maison désormais éventrée. Nous avons rencontré une femme qui pleurait elle a perdu son logement, son travail, elle va probablement devoir dormir une fois de plus dans sa voiture ce soir. Ce qui est inquiétant, c'est que durant l'après-midi du 27 octobre, plusieurs secousses ont été ressenties : ce qui veut dire, que la terre en Italie ne s'est pas calmée.
Une population sous le choc
Dans la nuit du 27 au 28 octobre, plus d'une centaine de répliques ont été enregistrées dans le centre de l'Italie. La population est encore sous le choc.
Ils ont trouvé refuge dans ce camp de fortune à l'extérieur de Visso (dans le centre de marchesItalie). Dès la première secousse, mercredi 26 octobre à 19 heures, les habitants n'ont pas eu d'autre choix que fuir leur maison sans rien prendre. Mais c'est sans doute cela qui leur a sauvé la vie, car deux heures plus tard survenait un autre tremblement de terre bien plus violent. « Si ça s'était passé à 3 ou 4 heures du matin, on serait tous morts, tous ».
De longs mois hors du village
Parmi ces sans-abri, Isabelle originaire de Picardie et mariée à un Italien depuis trente ans, elle essaie d'apporter un peu de réconfort, en servant du café. «Il y avait beaucoup de personnes âgées qui avaient besoin de quelque chose de chaud ». Mais ce vendredi 28 octobre au matin, après une nuit agitée et pas moins de cent secousses enregistrées, Isabelle et son mari ont obtenu le droit d'entrer dans la zone rouge. « C'est pire que ce que je pensais ». Ils découvrent l'ampleur des dégâts, les larmes aux yeux. Plusieurs bâtiments menacent encore de s'effondrer. Leur magasin de sport est là, au centre du village. Alors qu'ils inspectent les dégâts légers en apparence, le danger est toujours présent. « Une secousse », s'exclame Isabelle. « Le plafond s'est complètement abaissé, ce magasin c'est terminé, c'est fini. L'idée de devoir recommencer tout autre part, c'est pas facile ». La plupart des habitants du village vont devoir vivre à l'extérieur pendant de longues semaines et de longs mois. Et pour ceux qui voudront revenir, il faudra vivre avec la crainte permanente de nouvelles secousses.