« Les Romains sont en train de lancer un message clair. Nous assistons à un moment historique », s’est enthousiasmée Virginia Raggi après l’annonce des résultats du premier tour des élections municipales à Rome dimanche dernier.
Arrivée largement en tête avec 36% des voix, Virginia Raggi fait figure de candidate favorite pour le second tour qui aura lieu le 19 juin. Face à elle, il y aura le candidat du Parti démocrate soutenu par Matteo Renzi, Roberto Giachetti. Virginia Raggi lui a infligé une sévère claque électorale au premier tour. Dix points séparent les deux prétendants au poste de maire.
Avocate de 37 ans, mariée, mère d’un enfant de 7 ans, Virginia Raggi a fait de sa « jeunesse » en politique un argument électoral. Son slogan, « Le maire qui te sert », est à l’image de la campagne anti-partis qu’elle a menée pour dénoncer les partis de gouvernement qui ont laissé Rome se délabrer au fil des années. Un discours qui a particulièrement interpellé les romains, dans une ville où quasiment aucun service public ne fonctionne correctement.
Via un discours populiste fait de petites phrases martelées pendant sa campagne telles que « ce seront les citoyens qui gouverneront Rome » ou « les partis nous ont tout volé », Virginia Raggi a bâti son programme politique sur la reprise en main de la ville, mal gérée selon elle par l’ancien maire de Rome. Ce dernier a dû démissionner après la découverte d’affaires mafieuses au sein de la municipalité. Une corruption généralisée avec laquelle la candidate du Mouvement 5 Etoiles a promis de rompre.
Transports publics calamiteux, nids-de-poule dans les routes, ramassage des ordures aléatoire, parcs à l’abandon, Virginia Raggi a fait campagne sur les préoccupations premières des romains et leur ras-le-bol face à des services publics à la déroute.
Autre atout de la candidate du Mouvement 5 Etoiles : sa personnalité. Virginia Raggi, fille d’un couple de la classe moyenne italienne, se veut proche des romains. Une proximité qu’elle a cultivée lors de sa campagne via des opérations de communication bien huilées, comme lorsqu’elle a fait office de serveuse dans un restaurant de la capitale.
Si elle l'emporte, Virginia Raggi sera la première femme à s'installer à Rome dans le fauteuil de maire.