Concordia : le drame tourne au Vaudeville

Elle s’appelle Domenica Cermotan. 26 ans, moldave et danseuse.

Depuis presque deux ans, si toute l’Italie la connait, ca n’est pas pour ses performances d’artiste mais parce que la nuit du 13 janvier 2012, elle était passagère clandestine à bord du Costa Concordia.

Et depuis ce 29 octobre, on en sait beaucoup plus.

Sur la scène du théâtre moderne de Grosseto transformé en salle d’audience, elle s’est livré à un spectacle des plus inattendus.

Révélation.

Le naufrage du paquebot qui a fait 32 morts. Domenica Cermotan l’a vécu depuis le poste de commandement du navire et à quelques pas derrière Francesco Schettino… son amant !!!

On en parlait, la rumeur bruissait sur la mystérieuse blonde aperçu sur la planche de commandement le soir du drame.
C’est désormais acté sur un procès verbal d’audience.

Convoquée à la barre du tribunal de Grosseto pour témoigner dans le procès du commandant Schettino, la ballerine comme l’appellent les quotidiens transalpins devait témoigner à décharge, c’est tout l’effet inverse qui s’est produit.

Domenica Cermotan voulait raconter comment celui que les medias du monde entier ont surnommé le capitaine « Couard » s’était montré valeureux la nuit du naufrage. Comment il avait « sauvé tant de vies » par son comportement courageux. Raté !

NY-POST-CostaConcordia

Et le pire c’est que la pelote s’est déroulée tout naturellement. Pour mesurer la valeur du témoignage de Domenica Cermotan, les juges ont cherché à cerner son profil.

Qui est-elle ? Que faisait-elle à bord ?

A force de questions, ils ont été servis. Une fois, deux fois, trois fois ils se sont heurtés au refus de répondre de la jeune femme. Mais en Italie il est interdit de se taire devant un tribunal. Alors la danseuse a fini par parler. « Oui nous avions une relation… » a avoué au terme d’un long duel avec les magistrats, Domenica Cermotan. Puis elle a enfoncé le clou « j’étais sa préférée »…

Chi

Le commandant et ses girls !!!
Francesco et son harem au lieu de se concentrer sur la navigation d’un monstre d’acier de 114 000 tonnes.

Francesco qui pour faire le beau devant ses fiancées les invite dans le poste de commande,  saint des saints rigoureusement interdit d’accès au commun des mortels et encore plus lors de manoeuvres délicates.

N’en jetez plus.

Et si on rajoute que nous sommes au pays du Vatican et de la morale catholique, que le commandant déjà détesté est un père de famille originaire du sud de Naples où on ne plaisante pas avec ces choses là.

C’en est trop.

Déjà considéré comme un lâche pour avoir abandonné le navire au début du naufrage, il trompait sa famille.

Aussi, quand à l’audience un magistrat demande à la jeune femme si elle a été contrôlée et enregistrée en montant à bord au départ de la croisière et que la jeune femme blonde minaude, sourit comme si elle ne mesurait pas vraiment que c’est d’un drame dont le tribunal a à juger et  que Francesco Schettino encourt 20 ans de prison pour homicides multiples puis répond

« Non, on ne m’a rien demandé. On ne demande rien à l’amoureuse de quelqu’un !!! »

C’est le coup de grâce pathétique, le Vaudeville s’est invité au cœur du drame.

 

Concordia redressé