Renzi veut faire taire ses ministres et mettre les juges "au travail".
En Une du Corriere Della Sera, d’Il Messagero et de La Stampa, la réponse de Matteo Renzi aux révélations sur l’affaire Guidi (voir la Revue de Presse du 8 avril). « Les rumeurs, ça suffit », ordonne le président du Conseil à ses ministres en Une d’Il Messagero. Il appelle ses ministres à cesser de réagir dans les médias sur le contenu des écoutes téléphoniques de la ministre démissionnaire Federica Guidi qui ont largement fuité dans la presse. Dans Il Corriere Della Sera, le chef du gouvernement assure que malgré l’embarras dans lequel ces divulgations mettent son gouvernement, il ne modifiera pas la loi sur les écoutes téléphoniques. Le président du Conseil tient cependant à se dissocier de son illustre prédécesseur Silvio Berlusconi selon La Stampa. Le journal révèle que des poursuites sont envisagées à l’encontre des responsables de ces fuites. Dans ses colonnes, Matteo Renzi « défie les juges » en leur ordonnant de « travailler plus » et donc, de moins parler à la presse.
Anti-mafia, prison et radicalisation.
En Une de la Reppublica, le procureur national anti-mafia, Franco Roberti, met en garde contre les risques de radicalisation des jeunes dans les prisons italiennes. « Recrutement en prison : 500 jeunes djihadistes potentiels. Ainsi l’Etat Islamique prend pied en Italie », s’alarme le magistrat. S’il temporise le risque, considérant que le jihadisme est encore peu implanté en Italie (10 fois moins de membres du groupe Etat Islamique qu’en France NDLR), il appelle les autorités à prendre le mal par la racine. Il estime par exemple qu’il faut s’attaquer au trafic de drogue, qui à terme risque de financer un Jihad à l’italienne « Nous devons agir tout de suite, sinon dans quinze ans nous serons comme la Belgique ou la France » prévient-il. Enfin, Franco Roberti conclut en appelant les services anti-terroristes européens à s’inspirer des méthodes italiennes de lutte contre la mafia, notamment le croisement d’informations.
Le Parmesan, objet de toutes les convoitises.
Reprenant une information de La Stampa, le Monde raconte un vol rocambolesque et pour le moins original. Celui de 150 meules de parmesan, célèbre fromage italien du nord du pays. Montant du butin : 45 000 euros. Une nouvelle tendance vient même de voir le jour selon le journal italien qui parle de « prédateurs du parmesan », estimant à 3 millions d’euros par an les recettes de ce trafic en pleine expansion. « Caméras installées dans les fromageries », « contrôles sur les camions de transport », les moyens mis en oeuvre par les producteurs et les affineurs pour se prémunir des vols se multiplient, comme le détaille le Monde dans son journal du soir. Il décrit aussi comment les trafiquants écoulent leur marchandise volée : en morceaux, sur les marchés du Sud de l’Italie ou en Europe de l’Est. Le récit du Monde ici.
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