Le gouvernement Renzi, compromis au lobby pétrolier ?
L’affaire Federica Guidi est en Une de La Repubblica, du Corriere Della Sera et d’Il Messagero. Cette ex-ministre du développement industriel contrainte à la démission car mise en cause pour avoir favorisé les intérêts de son compagnon, Gianluca Gemelli, travaillant pour l’industrie pétrolière. Dans une conversation téléphonique avec ce dernier, la ministre se félicitait, fin 2014, d’avoir pu insérer dans le texte de la loi de finance un amendement facilitant un forage pétrolier contesté à Tempa Rossa, en Basilicate, dont son compagnon aurait été un des sous-traitants. Il Fatto Quotidiano révèle ce matin que l’homme de main de Total en Italie, suspecté de trafic d’influence et de corruption, était présent en commission au sénat le 27 novembre 2014 pour veiller à l’adoption de l’amendement qui autorisera l’exploitation du site pétrolier de Tempa Rossa en présence de Maria-Elena Boschi, ministre des réformes et des relations avec le parlement, un personnage central dans le gouvernement Renzi. Elle assure n’avoir « jamais vu » le sous-traitant de Total. Selon La Repubblica, Pier Carlo Padoan, ministre de l’économie, est aussi cité dans les conversations entre la ministre déchue et son compagnon. Il Corriere della Sera évoque aussi une possible implication du ministre des transports Graziani Delrio qui aurait facilité le projet des pétroliers d’implantation d’un lieu de stockage de pétrole et de gaz dans le port d’Augusta, en Sicile. En dépit de toutes ces révélations, Matteo Renzi martèle, cité par Il Corriere della Sera que « Ce n’est pas le gouvernement des lobbies ».
Est-il raisonnable d'inviter la mafia en direct à la télévision ?
L’interview dans l'émission "Porta a Porta" sur la Rai 1 du fils de l’ancien chef de la mafia sicilienne Toto Riina pour la sortie de son livre confession, fait débat. Les familles de victimes, mais aussi des parlementaires se sont indignés que la première chaine du pays, offre une tribune à un fils de chef mafieu, responsable de dizaines de meurtres. Des responsables de la chaine ont même été entendus par la commission parlementaire anti-mafia. Il Corriere della Sera fait le récit d’une audition parlementaire trés tendue, entre accusations de promotion du crime organisé et défense de la liberté d’expression. Il Fatto Quotidiano juge que cette polémique pourrait couter sa place au présentateur star Bruno Vespa, et estime qu'il s'agirait d’un prétexte pour le censurer.
Le carbonaragate, cassus belli franco-italien ?
Les Italiens sont très à cheval sur les traditions culinaires. Hier, une vidéo a révolté les internautes italiens. Il s'agit d'une vidéo promotionnelle intitulée «Le one pot pasta à la carbonara : une recette onctueuse et délicieuse, en partenariat avec Barilla », postée sur le site français Demotivateur. Une recette de carbonara peu orthodoxe, inspirée d'un livre de recette cuisinée dans un seul récipient. Reprise par la page Facebook du blog culinaire «Sai cosa mangi ?» avec pour légende «5 minutes de silence pour la mort de la carbonara en France. Pardonnez leur, ils ne savent pas ce qu'ils font», elle a fait hurler les internautes italiens. A tel point que la marque Barilla s'est désolidarisé publiquement: «Nous sommes ouverts à toutes les interprétations de la mythique carbonara mais ça, c'est vraiment... de trop ! Désolé !». Pour que les Français cessent de choquer les Italiens avec leur interprétations fantaisistes de la mythique recette, beaucoup de médias en ligne ont proposé des tutoriels vidéo de la mythique carbonara, dont voici un exemple francophone.
Buon appetito !
Toute l'équipe du bureau de Rome.