© Illustration Michael CHEVAL

C'est l'une des traditions les plus ancrées dans la culture italienne, mais aussi l'une des plus kitsch. La fameuse sérénade (ou "serenata" si vous souhaitez vous faire passer pour un vrai Italien), chantée depuis le Moyen Âge par les galants dans la rue, tandis que leur douce se laisse attendrir perchée du haut de sa fenêtre. De nos jours, la sérénade n'a pas perdu de sa superbe et fait le bonheur des passants comme des jeunes mariés.

Qu'est-ce qui fait la particulier de la sérénade ? Un air léger, épris de romantisme et qui nous replonge dans la Renaissance italienne. Ecoutez "Don Giovanni" de Mozart et vous voici quelques siècles en arrière, dans les rues de Vérone, au clair de lune, apaisées par la tiédeur de la nuit. Une mélodie et des sensations uniques aujourd'hui encore entonnée par les troubadours qui déclament à qui veut bien l'entendre un amour des plus fusionnels.

Mais d'où vient la sérénade ? Le mystère n'a jamais été éclairci. Chantée  du Nord au Sud de l'Italie, c'est cette-dernière qui revendique sa prééminence en la matière. Au fil du temps, au fur et à mesure que l'exaltation du sentiment amoureux s'aménuise, la sérénade quitte son rang de simple chansonnette pour devenir un genre musical à part entière dédié au plaisir et au charme. Beethoven, Brahms, Tchaïkovski... Tous les plus grands ont voulu s'approprier à leur manière la célèbre cantique italienne.

Retrouvez le reportage de Renaud Bernard, Sabrina Cicchini et Valérie Parent pour prendre un bain de rococo à l'italienne.

Yoann GIAMMETTA-D'ANGELO