Mercredi 5 septembre, 300 personnes environ se sont rassemblées à New Delhi pour demander la libération de 5 militants des droits de l'Homme, arrêtés mardi 28 août dernier par les autorités indiennes. Plus globalement, les manifestants critiquent, ce qu'ils appellent, le "fascisme" du gouvernement indien.
Ils étaient quelques 300 personnes rassemblées ce mercredi 5 septembre sur Parliament Street, connue pour être la rue des contestations, de New Delhi en Inde.
Suite à l’arrestation de 5 militants mardi 28 août dernier, étudiants, académiciens, avocats ou encore artistes avaient à cœur d’être présents pour exiger leur libération. Ils ont vivement critiqué la politique du gouvernement ultranationaliste et pro-hindou du Premier Ministre, Narendra Modi : « C’est important d’être là, de dénoncer ce qu’il se passe afin que le gouvernement puisse voir que nous n’avons pas peur » confie Rakesh R., professeur d’économie en université, à Delhi, qui vient de terminer son discours.
« Le gouvernement cherche à délégitimer toute contestation. Ils disent que nous sommes affiliés à des partis, que nous sommes des terroristes… Et sur ces suspicions, ils arrêtent et maintiennent en détention. N’importe qui peut être ajouté à cette liste. Je peux parler ici aujourd’hui et y figurer demain. » poursuit le professeur.
L'arrestation de ces cinq militants (qui comptent des avocats des Droits de l’Homme, un poète, un journaliste) fait suite à l'interpellation de cinq autres personnes, en juin dernier.
Ce 5 septembre dernier, quelques pancartes brandies par les manifestants rappellent aussi le meurtre de Gauri Lankesh, une journaliste critique à l’encontre du gouvernement ; elle avait été tuée par balle devant chez elle à Bangalore par des assaillants à moto en septembre 2017.
Ce mercredi, c’est plus globalement toute la politique du gouvernement indien qui est mise en cause dans les discours, sur les affiches suspendues et les tracts distribués. « Ce que nous critiquons c’est autant le néolibéralisme économique du gouvernement que son traditionalisme archaïque. » conclue Devika, l'une des organisatrice de ce rassemblement, étudiante à JNU. Elle attendait avec attention la décision de la Cour ce jeudi 6 septembre, qui devait examiner une pétition contre ces cinq arrestations ; la Cour a finalement décidé de prolonger la résidence surveillée de ces 5 militants jusqu’au 12 septembre prochain, avant d'étendre encore cette prolongation jusqu'au 19 septembre.
Amanda Jacquel