Le dernier rapport des Nations-Unies souligne que 16 millions d’indiens vivent en dehors de l’Inde. L'équivalent de la population des Pays-Bas, dispersée sur la planète.
Si l'Inde ne deviendra le pays le plus peuplé au monde devant la Chine que vers l'an 2020, elle détient déjà la plus grande diaspora du monde, devant le Mexique et la Russie: 16 millions d'Indiens vivent en dehors de leur pays d'origine.
Grâce à eux, l'Inde bénéficie de transferts d'argent qui participent à son économie; les indiens installés à l'étranger renvoient de l'argent à leur famille, investissent ou soutiennent des institutions dans leur pays d'origine. Au total, ces transferts monétaires représentent 64 milliards d'euros pour la seule année 2014, le montant le plus important au monde, devant la Chine et les Philippines.
Le Ministère indien des Affaires Étrangères distingue différents types d'émigrants indiens: les travailleurs du secteur tertiaire hautement qualifiés et les étudiants. Dans les deux cas, les pays occidentaux sont les destinations de prédilection, États-Unis et Angleterre en tête.
Parallèlement à cette fuite des cerveaux, de nombreux ouvriers quittent aussi l'Inde pour aller travailler dans les pays du Golfe ou en Malaisie. Ils y exercent des métiers souvent pénibles. De nombreux employeurs n'hésitent pas à piétiner les Droits de l'Homme: le Ministère indien des Affaires étrangères remarque qu'en 2015, plus de 7000 plaintes ont été enregistrées dans les pays du Golfe pour exploitation. En Inde, le débat est ouvert : certains demandent un contrôle plus strict des conditions de travail à l'étranger, mais d'autres considèrent que le pays ne peut pas se passer de cette manne financière.u
Quant à elle, l'Inde compte 5,2 millions de travailleurs étrangers en 2015, occupant ainsi la 12ème place d'hôte mondial.
Les migrations internationales ne cessent de s'intensifier. L'ONU souligne que leur nombre grandit d'ailleurs plus vite que celui de la population mondiale. Au total aujourd'hui, 244 millions de personnes auraient quitté leur pays de naissance*, soit 3,3% de la population mondiale. Environ la moitié de ces migrants internationaux sont nés en Asie.
Amanda Jacquel (St.)
*N.B : Dans son rapport, les Nations Unies ne font pas la distinction entre les migrants : les chiffres englobent les réfugiés, les migrations légales et celles qui se font sans papier officiel.