New Delhi, une mégalopole de 19 millions d'habitants... et près de 7000 singes en liberté. Si bien que la nature fait parfois irruption chez vous. Mais ces animaux peuvent se révéler une vraie plaie pour la ville et ses habitants.
En groupe, ils escaladent les façades, s'invitent dans votre appartement et s'emparent de la nourriture des placards et du frigo. Ce sont les singes. Les dégâts qu'ils causent dans toute la ville, additionnés aux mesures pour les contenir, coûtent une fortune. Mais pour les hindous, ils sont la représentation terrestre du dieu Hanuman, le dieu à tête de singe. Ils doivent, de fait, être respectés. La tradition veut qu'ils les nourrissent chaque mardi et samedi, ce qui n'arrange pas les problèmes que pose leur présence.
Le gouvernement planche cependant sur des mesures afin de palier ce problème. En huit ans, plus d'un million d'euros a été dépensé rien que pour la nourriture destinée au sanctuaire supposé les maintenir à l'écart de la ville. En 2005, de nombreux singes ont été déplacés vers le Madhya Pradesh, un état voisin, mais désormais plus personne n'en veut. Pour protéger les bâtiments officiels, la municipalité de New Delhi utilisait les langurs, des singes blancs et noirs qui effraient les macaques. Mais cette pratique a été interdite en 2013. Les politiques sont tout autant dépassés par le problème. Le logement du premier ministre est protégé par trois « intimidateurs de singes ». Et l'été dernier, un singe s'est invité... dans le Parlement.
Valentin Guinel (St.)