En vitrine, des robes de mariages clinquantes aux allures de robes de princesses et des petites boutiques de créateurs, nous sommes dans le quartier de Shahpur Jat à Delhi. C'est la nouvelle niche des jeunes créateurs indiens. Derrière ce décor, au bout d'un couloir lugubre et sans lumière, "les petites mains" sont à l'oeuvre.
Ils sont une vingtaine d'hommes, en débardeur ou torse nu, derrière leur machine à coudre. Tous sont originaires du Bengale, un état de l'Est de l'Inde. Ils confectionnent des saris, l'habit traditionnel indien. Sur ces tissus très colorés ils piquent à la machine à coudre des motifs ornés.
Dans ce petit atelier sans fenêtre, on travaille sans relâche de 9h à 23h, parfois au rythme de la musique indienne. La pièce reste toujours ouverte sur le couloir pour laisser passer un peu de lumière. Pour 14 heures de travail, ces hommes gagnent en moyenne 400 roupies par jour, soit 5,5 euros. Après leur journée de labeur, "les petites mains" ferment l'atelier, éteignent les machines, s'asseyent par terre et dégustent leur repas : du riz avec des lentilles. Pour se reposer, ils n'ont qu'à monter à l'étage pour regagner leur dortoir.
Hélène Corbie, Lucille Guenier, Siddhu Yadav