Sans pompes… sans pantalon !

« Faîtes aussi tomber la veste » a ordonné le surveillant aux 11000 candidats qui se présentaient ce lundi 29 février pour l’examen d’entrée dans l’armée nationale indienne. Ils passeront leur examen d’entrée en caleçon et en plein air !

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De nombreuses fraudes flagrantes l’année dernière ont fait réagir le gouvernement. - @dnaindia

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...Résultat cette année, des mesures strictes !

Cette décision a été prise à l'initiative de l’État du Bihar. Et elle a déjà fait réagir le Ministère de la Défense en Inde qui a sommé le chef de l'Armée de lui expliquer cette histoire de sous-vêtements.

L’année dernière, les images de tricheries au Bihar avaient fait le tour du monde et engendré l’arrestation de 300 complices, souvent des proches des élèves, parents ou amis.

Embarrassé, le gouvernement du Bihar a décidé de prendre des mesures extrêmes pour éviter toute tricherie cette année. D’abord la dissuasion: l’amende s’élève à 20 000 roupies (près de 270 euros) pour tentative de tricherie et les complices de resquilles risquent même la prison. Ensuite, le contrôle : fouille minutieuse, caméra de surveillance dans les salles… Et maintenant, l’ordre donné aux candidats d’ôter leurs vêtements. Et un examen qui se passe à l’extérieur des bâtiments prévus pourtant pour.

Pas de poche, pas de table, rien qui puisse cacher une pompe. Les étudiants utiliseront leurs méninges et leurs cuisses pour écrire.

Pour ceux qui font passer l’examen, c’est un moyen efficace de gagner du temps sur les fouilles. Devant tant de radicalité, certains étudiants ont hésité à quitter les lieux mais le taux de chômage des jeunes au Bihar est si élevé qu’ils se sont vite ravisés.

Dans cet état qui compte parmi les plus pauvres de l’Inde, ce sont surtout les jeunes qui souffrent du chômage. Alors que le pays possède le plus grand nombre de jeunes dans sa population au monde, au Bihar, ils se font rares : 28 millions sur 104 millions d’habitants au total. Et le taux de chômage de ces 15-29 ans atteint les 17,5% contre 13% au niveau national. Les plus touchés sont les plus éduqués, qui ne trouvent souvent pas de travail à la sortie d’école… L’emploi ici se trouve surtout dans l’agriculture, suivi du secteur du bâtiment et du commerce. 

Reste plus qu’à leur souhaiter bonne chance !

Amanda Jacquel (St.)