L’Himalaya est une région dont les merveilles n’ont pas finies d’être révélées. Depuis 2009, 211 nouvelles espèces ont été recensées par le WWF : 133 plantes, 26 poissons, 39 invertébrés, dix amphibiens, un reptile, un oiseau et un mammifère ont été découverts dans l’est de la chaîne montagneuse. En voici quelques surprenants spécimens...
Un poisson bleu à tête de serpent
Et en plus, il marche ! Le Channa andrao a été découvert dans l’Etat du West Bengal, tout à l’Est de l’Inde. Ce poisson peut respirer hors de l’eau et survivre sur la terre ferme pendant quatre jours.
Une grenouille aux yeux bleus
La Leptobrachium Bompu a été découverte à 2000 mètres d’altitude dans l’Arunachal Pradesh, le deuxième Etat indien comprenant le plus de surface forestière. L’iris de cette nouvelle grenouille est entièrement bleu ciel, uniquement traversé par une fine pupille sombre et verticale. Ses pattes sont parsemées de fines rayures noires et son dos est tacheté de points noirs irréguliers.
Un poisson vampire
La Birmanie peut rivaliser avec la Transilvanie : elle a aussi son Dracula, sous forme d’un poisson ! Le Danionella Dracula est l’une des nouvelles espèces de poissons découverte au nord du pays en 2009. Et celui-là a du mordant : il présente deux crocs sur le devant de sa machoire. Mais pas de quoi faire peur à une mouche : son corps, translucide, est minuscule. Sa taille maximum n’est que de 16,7 millimètres de long.
Un singe sans nez
Mais la plus spectaculaire trouvaille de ces cinq dernières années reste sans doute le singe sans nez : découvert au Nord de la Birmanie en 2010, ce mammifère noir et blanc est aussi surnommé « le singe qui éternue ». Il a bien des narines mais convexes ce qui, les jours de pluie, font éternuer le primate. Pour prévenir un gros rhume, ce singe de la famille des Rhinopithèques a une technique : il s’assied en protégeant sa tête qu’il place entre ses genoux pour éviter que l’eau n’entre dans ses narines.
Une région unique mais menacée
La chaîne montagneuse longue de 2400 kilomètres est un espace naturel sans pareil, regroupant des écosystèmes divers. Le WWF profite de ce rapport pour tirer la sonnette d’alarme auprès des six pays qui se partagent l'Himalaya (le Pakistan, l’Inde, le Népal, le Tibet, le Bhoutan et la Birmanie) : seulement 25% de l’habitat originel de la région est resté intact et des centaines d’espèces sont menacées d'extinction. C'est le cas de l’éléphant d’Asie, du rhinocéros indien (ou rhinocéros unicorne), du buffle d’eau (ou buffle de l’Inde), du dauphin du Gange ou encore du tigre du Bengale.
Le changement climatique, la déforestation, l’extraction minière, les projets pétroliers ou encore l'urbanisation gallopante sont autant de menaces pour la faune et la flore de l’Himalaya. Le WWF invite les pays à renforcer leur collaboration dans la région afin de développer une économie verte, en favorisant notamment le développement de l’énergie hydraulique. Le but : sauvegarder l’extraordinaire biodiversité himalayenne et préserver au maximum l’habitat naturel des espèces anciennes, nouvelles… ou pas encore découvertes.
Amanda Jacquel (St.)