A Delhi, pour les habitués de la cuisine de rue, une pause s'impose. Une étude vient de montrer la présence d'un niveau très élevé de bactérie E. coli dans les snacks vendus dans le centre et l'ouest de la ville. Cette bactérie même que l'on trouve habituellement dans la matière fécale.
"Nous avons mené cette étude pour analyser la dose microbienne dans la nourriture vendue dans les rues de Delhi. Pour cela, nous avons mené une enquête de consommation auprès de 100 personnes. Les sites que nous avons choisis sont ceux où les ventes sont les plus élevées. Nous avons recueilli des échantillons d'aliments populaires tels que les samosas, golgappas (beignets fourrés), hamburgers et momos (raviolis cuits à la vapeur ou fris)" a déclaré le docteur Sharma Arpita, au Journal India Today, qui révèle l'affaire.
Les scientifiques ont eux même été surpris par le résultats de leurs analyses, puisque la bactérie n'a pas seulement été trouvée sur les stands des quartiers populaires, mais également au sein de zones assez chics , comme c'est par exemple le cas à Connaught Place, l'un des principaux centres d'affaires de la ville.
La qualité de l'eau et les précautions hygiéniques en cause
Le nombre le plus probable de bactéries dans de tels échantillons devrait être de 50. Or, il était ici de 2400. En réalité, les experts soupçonnent qu'à la source de cette contamination se trouvent l'absence d'eau potable et le manque d'hygiène à l'endroit même où la nourriture est préparée. "Dans la plupart des cas, la préparation des aliments et la qualité de l'eau utilisée par les vendeurs de rue manquent de supervision " indique le rapport. D'après lui, les bactéries découvertes dans ces aliments peuvent alors causer de nombreux problèmes de santé, comme des vomissements, diarrhée, crampes abdominales, perte d'appétit, fièvre...
En juillet 2014, après quatre années de recherches sur le terrain, une australienne spécialisée dans la nourriture, auteur de plusieurs livres sur la cuisine indienne, avait pourtant observé qu'en Inde, les aliments de rue étaient davantage hygiéniques et frais que ceux des restaurants fréquentés par les touristes. Le tout avec une petite atténuation : les effets de la nourriture de rue comme celle des restaurants dépendent surtout de la solidité physique de celui qui la mange.
Cyrielle Granier (St)