Belgique : la voiture à tout prix

Salon de l'Automobile de Bruxelles, janvier 2020.

La voiture a encore de beaux jours devant elle en Belgique. Cette année, le Salon de l’automobile de Bruxelles a attiré 501 189 visiteurs. Une fréquentation en légère baisse mais toujours massive dans un pays de 11 millions d’habitants.

Dans le royaume, la voiture est reine. On y compte 508 voitures pour 1000 habitants, contre 480 en France. Plus puissantes et imposantes, les voitures du parc automobile belge sont aussi en moyenne un an plus jeunes que dans l’hexagone.

Ces marqueurs s’expliquent par l’attachement particulier des Belges à leurs voiture, encore souvent considérée comme un marqueur social, autant qu’un moyen de déplacement nécessaire et irremplaçable.

L’aide fiscale accordé par l’Etat aux voitures de fonction joue aussi beaucoup dans le rapport qu’ils entretiennent avec leurs véhicules. Ce qu’on appelle la  « voiture-salaire » fait souvent partie du package salarial proposé aux salariés. Un avantage en nature exempté de charges sociales et qui échappe aussi à l’impôt sur le revenu pour le salarié.  En quatre ans, le nombre de « voitures salaire » a doublé, pour atteindre près d’un million de véhicules ! Le phénomène va à l’encontre des objectifs belges de réduction des gaz à effets de serre. L’Etat a donc décidé d’instaurer le « cash-for-car » début 2019 et pour permettre aux employés de bénéficier d’un complément de salaire s’ils se séparent de leur voiture de société. Mais en un an, seuls 500 belges ont fait le pas.

Pour tenter de faire bouger les mentalités, 180 militants du collectif Extinction Rebellion ont mené une action en plein salon de l’automobile. L’action a duré quelques heures, mais le salon a finalement repris son cours rapidement.