La Commission européenne lance un sévère avertissement à Bucarest, pour atteinte à l’état de droit.
Le parquet anti-corruption ne sert plus à rien en Roumanie. Les juges et procureurs se sentent muselés. Et ces atteintes à l’état de droit provoquent la colère des Roumains, dirigée contre le leader du parti social-démocrate (PSD), Liviu Dragnea. L’actuel Président de la Chambre des députés a été condamné à deux ans de prison pour fraude électorale en 2016 puis à trois ans pour abus de pouvoir. Il est aujourd’hui la cible d’une enquête sur un détournement de 20 millions d’euros de fonds européens.
Le PSD s’attelle depuis plusieurs années à modifier le code pénal et évince des juges pour blanchir leur leader et dépénaliser la corruption. Récemment, l’inculpation de l’ex-responsable du parquet anti-corruption roumain, Laura Kövesi, a poussé Bruxelles à réagir. Comme pour la Hongrie et la Pologne, la Commission pourrait déclencher l’article 7 du traité de l’UE et ainsi suspendre le droit de vote de Bucarest dans les affaires européennes. La Roumanie est pourtant responsable de la présidence tournante de l’Union, jusqu’au 30 juin 2019.
Après avoir rencontré le vice-président de la Commission Frans Timmermans, le jeudi 4 avril, des magistrats roumains ont manifesté contre le dénigrement du gouvernement envers la justice est les mesures anti-corruption adoptées au début des années 2000.