Trump vs Europe : bras de fer engagé

Donald Trump en visite à Bruxelles, le 25/05/2017

Il l’avait annoncé, et il l’a fait. Donald Trump a imposé jeudi dernier des taxes sur les importations d’acier et d’aluminium aux États-Unis, entamant un bras de fer avec l’Union Européenne, qui prépare sa riposte.

Après plusieurs jours de rumeurs et de spéculations, le président américain a finalement signé les documents stipulant une taxe de 25% sur l’importation d’acier et de 10% sur l’aluminium.

Entré au pouvoir il y a un peu plus d’un an, son slogan « America First » résonne plus fort encore aujourd’hui… « Je tiens une promesse que j’avais faite en campagne », a lancé Donald Trump, précisant selon lui, que l’industrie américaine de l’acier et de l’aluminium a été dévastée par des années de pratiques commerciales étrangères agressives. Il déplore « l’agression » que son pays a subie.

Cette annonce a provoqué une vive réaction de l’Union Européenne qui parle d’un début de guerre commerciale, nuisible à tous. Les Européens exportent environ 5 milliards d’euros d’acier et 1 milliard d’euros d’aluminium chaque année vers les États-Unis.

La riposte ne s’est donc pas fait attendre… D’ordinaire prudente, la Commission, qui gère la politique commerciale de l’UE, se montre cette fois d’une particulière dureté face aux menaces de Trump. « Ils vont apprendre à nous connaître », a lancé Jean-Claude Juncker, président de la Commission. « Nous aimerions avoir une relation raisonnable avec les États-Unis, mais nous ne pouvons pas nous contenter de faire l’autruche ». Il ajoute : « Nous pouvons être aussi stupides qu’eux ».

Et pour preuve, la commissaire au Commerce extérieur, Cecilia Malmström, a détaillé une liste de produits américains qui pourraient être taxés. Incluant notamment le Bourbon, les jeans, les motos ou encore le fameux beurre de cacahuète. Le but étant de compenser en valeur le dommage causé à l’industrie européenne, mais également de cibler les productions des états américains les plus favorables à Trump afin de lui faire comprendre qu’il ne peut pas librement maltraiter ses alliés.

Le Japon, un des principaux alliés des États-Unis, a également réagi, disant craindre un impact grave sur l’économie mondiale. « Nous prendrons les mesures appropriées après avoir étudié avec attention les conséquences sur l’économie japonaise », a prévenu Taro Kano, le ministre des Affaires étrangères.

Le Canada et le Mexique, quant à eux, ne sont pas encore concernés par ces mesures. Le sort qui leur sera réservé dépendra en particulier de l’issue des négociations en cours sur l’Accord de libre-échange nord-américain (Aléna). « Si nous trouvons un accord, il n’y aura pas de taxes sur le Canada et le Mexique », mentionne le président américain.