Le Parlement européen, divisé, a approuvé aujourd'hui le CETA, l'accord de libre-échange que l'UE et le Canada ont eu de grandes difficultés à conclure, confrontés à une vive opposition. Plusieurs dizaines d'opposants au traité, issus d'ONG ou de partis de gauche, bloquaient d'ailleurs l'entrée du Parlement avant le vote.
Maintenant validé, une grande partie du texte entrera en application partielle, a priori dès le mois d'avril. Certains articles restent soumis à la ratification de l'ensemble des Parlements nationaux et régionaux de l'UE, ce qui risque de prendre des années. Le texte supprimera 99% des droits de douane. Mais il prône également la coopération en matière sociale, sanitaire et environnementale. Le Premier ministre canadien Justin Trudeau doit s'exprimer dans l'hémicycle du parlement, au lendemain du vote, pour souligner "le caractère singulièrement progressiste de l'accord", un "exemple pour les futurs accords commerciaux", selon son cabinet. Un processus long et incertain de ratification du CETA s'annonce dans l'ensemble des pays de l'UE. Ce qui ne manquera pas d'influer sur les autres accords de libre-échange discutés par Bruxelles. Encore plus contesté, le TTIP (ou Tafta), négocié avec les États-Unis, a d'ores et déjà été "mis au frigo" avec l'élection à la Maison Blanche de Donald Trump, partisan déclaré du protectionnisme.