Trump: l’Allemagne sous le choc [revue de presse 10/11]

« Doit-on avoir peur ? », se demande à la une le Tagesspiegel après l’élection de Donald Trump. Ce à quoi semble répondre la Bild: « on y arrivera aussi avec lui ! ». Mais selon un sondage express réalisé hier par l’ARD, 66% des Allemands ne font pas confiance au nouveau président américain, 57% craignent que cette élection détériore la relation entre les deux pays.

« Les Américains l’ont fait », résume la FAZ. « Ils ont approuvé ce mensonge que le monde sera meilleur si Poutine, Erdogan, Trump et Le Pen peuvent agir sans être inquiétés ». Pour la Bild, le tableau n’est pas si noir : « C’est la démocratie ! […] La démagogie de la campagne électorale de Trump a laissé la place hier aux discours conciliants de Clinton et Obama. Ils sont tous les deux les représentants de cette élite que les électeurs de Trump détestent. Pourtant, les valeurs dont ils ont parlées - la dignité, l’Etat de droit, l’unité, l’ouverture - ne sont pas des valeurs élitistes mais 100% américaines. Puisse Donald Trump montrer qu’il est le grand patriote qu’il prétend être. Au final, nous avons besoin de l’Amérique. »

Mais au delà de cette élection, c’est la poussée globale du populisme, de l’autoritarisme, sur fond de rejet de la mondialisation, qui inquiète. La Süddeutsche Zeitung souligne que « les électeurs oubliés sont souvent désignés comme les perdants de ce monde globalisé. Mais il n’est pas certain que Trump pourra les aider. Personne n’a encore passé cette épreuve de vérité. Les Britanniques iront-ils mieux en dehors de l’UE ? Un mur va-t-il servir face à l’immigration ? La réponse raisonnable est de dire non. Mais les réponses raisonnables demandent une approche raisonnable. Et cela n’intéressent pas Trump et ses acolytes. »

Enfin, quel rôle doit désormais jouer Berlin face à cette nouvelle donne ? La Süddeutsche Zeitung, dans un autre éditorial, est très claire: « ce qui s’est passé hier change le monde qui entoure Berlin encore plus que la chute du Mur. L’Allemagne va devoir trouver son chemin dans ce nouvel ordre mondial et assumer de plus grandes responsabilité. Sans l’Amérique de Trump. »

 

Bonne journée.

 

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