L'achat de fruits et légumes me plonge chaque semaine dans des questions existentielles. Bio, pas bio, frais ou surgelés, en conserve, à l'épicerie du coin, chez le primeur, dans un magasin bio ou au supermarché ? Faute de solution idéale et de jardin potager, j'alterne. Les récentes études sur la question ne me simplifient pas la tâche.
Selon un rapport de l'American Academy of Pediatrics (AAP) publié lundi 22 octobre, mieux vaut, pour ses enfants, privilégier une alimentation variée (fruits, légumes, céréales et laitages), quitte à ce qu'elle contienne des résidus de pesticides. L'APP craint que les familles aux revenus modestes, en privilégiant le bio plus coûteux, ne réduisent les quantités de nourriture essentielle à leur progéniture. Et ce alors que les vertus du bio n'ont jamais été réellement prouvées.
Comme pour les OGM, les études à long terme manquent
Sauf que le lendemain, mardi 23 octobre, une mission sénatoriale française sur les pesticides rend des conclusions inquiétantes. Allergies, problèmes dermatologiques et respiratoires, troubles neurologiques et endocriniens (hormonaux)... Selon ce rapport, la toxicité de nombreux produits phytosanitaires utilisés pour traiter les fruits et légumes est démontrée depuis au moins dix ans. Mais elle reste sous-évaluée.
Au final, les deux études sont d'accord sur un point : comme pour les OGM, de nouvelles études, à grande échelle et à plus long terme, doivent être menées, tant sur l'impact des pesticides sur la santé que sur les bénéfices de l'agriculture biologique.
En attendant, il faut s'en tenir aux connaissances actuelles. Et là, c'est le maquis. Faut-il tout de même privilégier le bio pour certains fruits et légumes, davantage traités et plus réceptifs aux pesticides ? Plusieurs associations de consommateurs et de protection de l'environnement établissent une liste. Le problème, c'est qu'elles se contredisent parfois, qu'il s'agisse de la tomate, du melon ou des champignons par exemple.
Plus de 20 pesticides dans une pomme
En recoupant plusieurs sources, américaine, européenne et française, on parvient toutefois à repérer les fruits et légumes les plus susceptibles d'être contaminés par plusieurs pesticides (plus de 20 pour la pomme !). En voici la liste :
Légumes à acheter bio :
- Laitue
- Tomate
- Concombre
- Poireau
- Poivron
- Pomme de terre
- Céleri
- Haricot vert
Fruits à acheter bio :
- Pomme
- Pêche/nectarine
- Fraise
- Poire
- Raisin
Comme vous pouvez le constater, la liste est longue et l'addition aussi. Si le porte-monnaie ne suit pas, d'autres solutions pour minimiser les risques existent : bien laver ses fruits et légumes, voire les éplucher. Si vous voulez conserver les vertus nutritionnelles, les vitamines et les minéraux contenus dans la peau, vous pouvez, comme le conseille le site Consoglobe, la nettoyer avec une brosse à légumes écologique et ajouter du bicarbonate de soude à l'eau de rinçage. Chose que, personnellement, je ne ferai jamais étant donné le temps qui m'est imparti pour cuisiner dans une journée. Les légumes surgelés bio, moins chers que les frais, sont une autre option.
Si toutefois vous avez le temps, un jour, allez faire un tour dans une exploitation qui propose une cueillette de fruits et légumes bio. J'en ai fait l'expérience cet été dans le Maine-et-Loire, et j'ai pris un véritable plaisir à choisir les plus beaux fruits et légumes, le tout pour 10 euros environ.
Plus aucun doute existentiel. Excepté celui-ci : le mieux ne serait-il pas de déménager à la campagne ?