Roberto Alagna boit l'élixir du mariage !

A vrai dire, j'ai l'air malin. Voilà ce que c'est que de ne pas avoir l'esprit 'people" !  Je vous livrais naïvement il y a quelques semaines mon plaisir à "L'élixir d'amour", vantant  le Nemorino d'Alagna, l'Adina d'Alexsandra Kurzak, l'un puis l'autre, l'un ET l'autre. J'aurais dû intituler cette critique, comme le film de Lelouch: "Un + une". En plein milieu des représentations parisiennes, ils se sont mariés, figurez-vous. La cérémonie a eu lieu le lundi 16 novembre, en Pologne, à Wroclaw (l'ex-Breslau de la chanson de marins "Le 31 du mois d'août"), Wroclaw, la ville de mademoiselle (jusqu'au 15) Kurzak. Et... cela faisait longtemps que c'était dans l'air: leur petite fille, Malèna, aura deux ans le 29 janvier ! Dès ses six mois elle goûtait au biberon du lyrique en allant écouter papa dans "Otello" de Verdi, qui est tout de même un peu difficile à comprendre pour un bébé.

J'ai une excuse à ma naïve ignorance: ce n'est pas dans les journaux de musique classique ni même (évidemment) dans "Culturebox" que l'on apprend ces informations capitales sur la vie amoureuse et la descendance de notre ténor national. Il en était déjà de même quand Laurence Ferrari présenta (elle était auréolée alors de toute la gloire du "20 heures") Renaud Capuçon à la France entière: dans les dits magazines "people", on n'appelait Capuçon que par son seul prénom, Renaud, en donnant presque le sentiment qu'elle l'avait rencontré dans un couloir du métro (Laurence Ferrari prend-elle le métro?) où il tentait de gagner avec son crincrin quelques humbles pièces jaunes. Cette manière de raconter l'histoire faisait d'ailleurs beaucoup rire les amis de Renaud (les Frank Braley, Nicolas Angelich, Jérôme Ducros, Henri Demarquette) qui auraient eu plutôt tendance à se demander, eux: "Qui est donc cette Laurence Ferrari?" Comme quoi, malgré tous nos efforts, et le monde qui est devenu un village, on n'appartient jamais qu'à son milieu.

Vincent Pontet

Monsieur et madame Alagna dans "L'élixir d'amour"

J'ai encore une chose à me faire pardonner avant de souhaiter aux jeunes époux tout le bonheur possible. Je comparais la silhouette de Kurzak avec celle de Gheorgiu, qui fut Adina elle-même au côté de son Alagna d'époux : la gaffe! Chez nos confrères de "Diapason" au mois de juin, la Gheorgiu balance : en gros Alagna est une carpette qui s'aplatit devant les caprices stupides du moindre metteur en scène (pensait-elle au "Roi Artus"?). Et regardant sur les sous, avec ça. Bref, comparer madame à madame ex n'est peut-être pas ce que j'ai fait de mieux. Même si... tout de même, je persiste, il y a de la ressemblance...

Ce qui, après tout (dirait n'importe quel psychanalyste en première année) est assez normal.

Grave (et dernière) question: Malèna assistait-elle au mariage de Papa et Maman ou est-elle restée à la crèche?

(Pas celle de ce soir...)

Joyeux Noël à tous (avec les "Ceremony of Carols" de Britten, "L'enfance du Christ" de Berlioz, l'"Oratorio de Noël" de Bach. Ou les trois, c'est encore mieux)