La dette publique de la Tunisie atteint des niveaux record. Selon les chiffres communiqués par le ministère des Finances, elle s’élevait à 67,256 milliards de dinars (22,733 milliards d’euros) en novembre 2017, soit 69,5% du PIB.
Ce qui paraît inquiétant, c’est la progression de cette dette. Pour l’ensemble de l’année 2016, elle atteignait 55,921 milliards de dinars (18,932 milliards d’euros). En un an, elle a donc augmenté de 20% !
«Le niveau de la dette publique est l’un des indicateurs essentiels de la situation économique et financière de la Tunisie», observe l’économiste Ezzedine Saïdane, souvent cité dans les médias. Et d’ajouter : elle est ainsi arrivée «à une situation où elle emprunte pour rembourser les dettes anciennes et non pas pour investir»…
En 2018, le service de cette dette, c’est-à-dire l’argent que la Tunisie doit payer chaque année pour l’honorer, devrait atteindre «22 % des dépenses publiques», niveau record, estime l’Observatoire tunisien de l’économie.
En clair, le pays se trouve dans une situation inquiétante. La dette «accentue la dépendance de l'Etat tunisien aux emprunts sur le marché international», constatait, dès juillet 2017, latribune.fr. D’autant que «selon nombre d’observateurs avertis (non cités, NDLR), les autorités tunisiennes éprouvent le plus grand mal à rembourser une dette extérieure de 6 milliards de dinars qui aurait dû être réglée en 2016», rapporte le site kapitalis.com. Pour information : les créanciers du pays sont des personnes physiques ou morales étrangères comme le FMI, la Banque mondiale, la Banque Africaine de Développement, les pays partenaires (France…).
A cet égard, certains historiens rappellent qu’au XIXe, l’endettement de la Tunisie a eu de graves conséquences sur son indépendance, perdue en 1881, quand elle était devenue un protectorat français.
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