Le blog Trans'Europe Extrêmes se rend pendant la campagne des élections européennes dans cinq pays où les mouvements populistes et eurosceptiques sont en plein essor. Après la Finlande, le Royaume-Uni et l'Allemagne, quatrième étape : l'Italie. Mardi, il a fait un petit détour par le meeting de Beppe Grillo, leader du Movimiento 5 Stelle (Mouvement 5 Etoiles).
En doudoune rouge repérable de loin, Beppe Grillo traverse la scène de long en large et débite son discours à grands renforts de gestes évocateurs. A son meeting de Bergame, la classe politique italienne en prend pour son grade, mais elle n'est pas la seule. Les ténors européens sont aussi dans son cœur de cible. Beppe Grillo jette son bras en l'air pour évoquer "ce putain de Schulz", "enfin Môôôonsieur Schulz parce que sinon demain dans les journaux…".
"Sans Staline, il aurait encore une croix gammée sur le front"
La passe d'arme entre les deux politiques a commencé deux jours avant. Le président du Parlement, en campagne en Italie, a comparé le leader populiste à Staline et Chavez et qualifié son Mouvement 5 Etoiles de petit vent. "Il vient ici me traiter de Staline, mais en tant qu'Allemand, il ferait bien de le remercier ce Staline, sinon il aurait encore une croix gammée sur le front", assène Grillo en se la dessinant sur la tête.
"Chez Monsieur Schulz, tu ne peux pas te permettre de venir faire campagne à l'étranger avec l'argent de l'Union européenne, avec mon argent à moi aussi, et dénigrer un mouvement soutenu par 10millions d'Italiens", martèle-il. "Il a dit qu'on était une petite brise, mais nous on représente un vent beaucoup plus fort", reprend la révélation de l'élection législative de février 2013.
"Je te conseille de bien t'accrocher à Merkel"
"Pffffffff, pffffff, tu entends Schulz, le vent de la tempête qui s'approche ?", "pffffff je te conseille, très cher Schulz, de bien t'accrocher à la Merkel, qui pèse un peu plus lourd que toi", poursuit-il encore, reprenant mot pour mot son attaque de l'après-midi en conférence de presse, mime en plus.
Ce n'est pas la première fois qu'Allemands et Italiens s'insultent à grands renforts de personnages historiques. Lors d'une session au Parlement européen en juillet 2003, Silvio Berlusconi, titillé par Martin Schulz sur son immunité judiciaire, lui lance tout sourire : "Je sais qu'en Italie, un producteur est en train de tourner un film sur les camps de concentration nazis, je vous proposerais volontiers le rôle du Kapo." Une attaque que Beppe Grillo a d'ailleurs repris à son compte, mardi. La vidéo c'est par ici.