"Et sinon Marine Le Pen, comment elle va?" La question, posée par Alessandro, militant de la Ligue du Nord au volant du camping-car du "Basta euro tour" me sèche. Ce qu'il veut surtout savoir, c'est où en est la patronne du FN dans les sondages. "Elle est 2e derrière l'UMP", le rassure Julio, assistant de Matteo Salvini, secrétaire fédéral de la Ligue du Nord et eurodéputé sortant.
Comme les démocrates suédois, le PVV néerlandais ou le FPÖ autrichien, la Ligue du Nord fait partie des formations qui ont négocié un accord avec le FN en vue de former un groupe politique au Parlement européen. Et Matteo Salvini, qui mène la campagne de son parti pour les européennes, ne manque pas de le répéter.
"C'est une femme, mais elle a des couilles"
A Vittorio Veneto, près de Venise en meeting, il raconte : "On était 30 contre 700 à Bruxelles, de temps en temps tu gagnes une bataille, mais sinon tu ne peux rien faire. Alors que cette fois, on a fait des alliances, avec les autrichiens, les suédois, et le Front national de Marine Le Pen", seul partenaire sur lequel il s'attarde. "C'est une femme, mais elle a des couilles", précise Matteo Salvini, visiblement admiratif.
"On a déjà rendez-vous à Bruxelles le 27 mai"
Le lendemain, dans le Frioul, le candidat fait applaudir la présidente du FN sur la place de Monfalcone où sont réunis ses partisans. Puis à 30km de là, il réitère auprès des journalistes venus l'interroger à l'entrée du QG du parti régionaliste à Trieste : "Voter Ligue du Nord c'est voter Le Pen", "c'est voter pour une alliance avec Le Pen".
Et de me sous-titrer "bien sur que c'est un argument de poids, ici la droite est un peu orpheline alors ça nous aide". D'ailleurs, glisse Matteo Salvini dans un sourire ravi, "on a déjà rendez-vous à Bruxelles le 27 mai", deux jours après les résultats des élections.