C'est peu dire que la fin de l'année 2013 a été éprouvante pour NKM. Nathalie Kosciusko-Morizet doit attendre le Nouvel An avec une certaine impatience, en espérant que 2014 lui sourira davantage.
L'ancienne maire de Longjumeau (Essonne), qui brigue la Mairie de Paris après avoir remporté la primaire interne à l'UMP, fait face à une série de dissidences jusque dans le 14e arrondissement où elle est tête de liste.
Dans son propre camp, sa rivale, Marie-Claire Carrère-Gée - MCCG -, élue du 14e et conseillère de Paris sortante, conduisait la liste UMP dans l'arrondissement en 2008 : elle avait obtenu 28,1% au second tour remporté avec 57% des voix par Pierre Castagnou (PS), aujourd'hui décédé.
NKM peut se prévaloir d'avoir noué, cette année, une alliance avec Marielle de Sarnez (Modem) qui s'était opposée, lors du scrutin précédent, à MCCG à qui elle avait imposé une triangulaire au second tour.
"Un retour à de meilleurs sentiments"
Toutefois, cette alliance avec les centristes a des ratés, au point que Jean-Louis Borloo, patron de l'UDI, a dénoncé plusieurs entorses à l'accord initial. Son "coup de gueule" contre NKM a eu pour conséquence l'attribution d'une seconde tête de liste à l'UDI... au détriment du Modem.
Même parmi les soutiens de l'ancienne ministre de Sarkozy, après avoir admis que sa campagne patinait depuis plusieurs semaines, on reconnait maintenant à demi-mot qu'elle est mal embringuée. Il est vrai qu'elle fait un peu désordre.
Dans plusieurs arrondissements, les opposants de droite à NKM dénoncent son absence de dialogue, son autoritarisme, ces bourdes. L'équipe de MCCG, dans le 14e, n'est pas en reste même si elle espère "un retour à de meilleurs sentiments" de sa part.
Certains de ses membres estiment que NKM a fait "un double mauvais choix, en se parachutant dans le 14e et en s'imposant comme tête de liste". Ils font remarquer que Bertrand Delanoë avait eu "l'intelligence" de ne pas être chef de fil du PS dans le 18e, en 2001 et 2008.
"Renouveler la vieille droite parisienne"
Ils disent ne pas comprendre sa stratégie qui, selon eux, frôle "l'absurde". Pour sa part, MCCG relève que NKM prétend vouloir "renouveler la vieille droite parisienne, tout en s'entourant d'apparatchiks inconnus dans le 14e et en gardant les maires sortants".
Malgré des premiers sondages qui la donnent perdante dans le 14e face à Carine Petit (PS) - comme Anne Hidalgo dans le 15e face à Philippe Goujon (UMP) - et battue pour la conquête de la Mairie de Paris, les partisans de NKM veulent encore croire en ses chances.
Evidemment, aucun d'entre eux, probablement, n'envisage l'hypothèse d'une victoire dans le 14e où elle va être contrainte d'accentuer sa campagne et d'une défaite sur l'ensemble des 20 arrondissements de la capitale qu'elle ne pourra pas tous suivre. Cela créerait une situation ubuesque.
Dans ce cas de figure, NKM aurait abandonné la mairie de Longjumeau pour devenir... maire d'un arrondissement parisien. Une fonction qu'elle n'ambitionne certainement pas. Une stratégie "absurde" peut-elle aboutir à un résultat du même type ? C'est sans doute un cauchemar de fin d'année !