D'ici le 31 décembre les salariés d'Aulnay devront choisir. Une mutation dans le groupe PSA, un congé de reclassement, un emploi dans la "réindustrialisation" ou un départ à la retraite. Huit mois pour quitter l'usine, pour trouver un nouvel emploi.
Tanja Sussest aimerait pouvoir aider chaque salarié à construire une solution à sa mesure. La déléguée du SIA (Syndicat Indépendant de l'Automobile) le reconnaît bien volontiers, elle joue désormais davantage un rôle d'assistante sociale que de déléguée syndicale.
Une solution à la carte
Depuis le Comité central d'entreprise (CCE) du 29 avril le plan social est validé. Tanja Sussest est un peu soulagée : "Maintenant, il faut tourner la page et assurer l'avenir des gars, beaucoup n'en pouvaient plus d'attendre". Ainsi la déléguée du SIA prodigue ses conseils aux salariés qui la sollicitent. Elle les reçoit dans son bureau du Comité d'entreprise (CE) dont elle est la secrétaire : "Il faut que chacun ait une solution celle qui lui convient le mieux. Je leur conseille de bien se renseigner et de bien prendre le temps de réfléchir à toutes les mesures auxquelles ils ont droit". Aux plus de cinquante ans, par exemple, Tanja conseille de rester dans le groupe : "Passé 50 ans, ils auront du mal à trouver du travail en externe ".
2800 femmes et hommes qui vont devoir réinventer leur vie.
Décider de déménager pour se rapprocher d'une autre usine du groupe ou choisir de faire un trajet plus long, déposer sa candidature dans une autre entreprise, prendre le risque de gagner moins ou carrément changer de métier ? Autant de questions qui deviennent concrètes désormais pour les salariés d'Aulnay. Tanja Sussest en ait convaincu : "Une grande majorité aura passé le cap d'ici juillet et fait son choix".
Tanja Sussest connait sur le bout des doigts toutes les mesures du PSE : "Elles ont été construites pour que les gars retrouvent du boulot pas pour les conduire au Pôle emploi, la case je veux juste mon argent pour partir ça n'existe pas c'est ce que demande les grévistes mais à mon avis il n'y aura pas".
Un site internet est mis à la disposition de chaque salarié. En rentrant toutes ses données personnelles, il peut faire une simulation de sa situation et consulter les offres d'emploi en ligne. La direction de PSA s'est, en effet, engagée à retrouver un emploi en CDI pour chaque salarié d'Aulnay. Pour tenir cet objectif zéro salarié au Pôle emploi, PSA propose que 1.300 salariés d'Aulnay soient réaffectés sur d'autres sites du groupe et les 1.500 autres repris par des sociétés comme les Aéroports de Paris, la SNCF ou encore ID Logistics. Mais cette plateforme de logistique est pour l'instant la seule entreprise connue à vouloir s'implanter sur le site d'Aulnay. Le logisticien n'attend plus que les permis de construire définitif pour lancer les travaux d'aménagement sur un espace prévu entre 12 et 35 hectares. Une toute petite partie des 180 hectares du site. ID Logistics réserverait 540 emplois aux ouvriers de l'usine d'Aulnay et toucherait de PSA 15 000 euros par salarié si le salarié est toujours dans l'effectif au bout d'un an.
Tanja Sussest nous a reçu dans les locaux du CE, à l'heure du café, avant de nous montrer la nouvelle implantation d'ID Logistics sur le site.
Extrait de cet entretien.