Six questions que vous vous posez avant d'aller voir "Wonder Woman"

Superman, Batman, Spider-Man, Iron Man, etc. Tous les super-héros ou presque (même les plus obscurs comme Ant-Man) ont eu droit à leurs aventures en solo sur grand écran. Mais les clichés ont la vie dure (surtout à Hollywood) et bien que Wonder Woman soit une des plus puissantes héroïnes de l'univers DC Comics, elle n'avait encore jamais eu cet honneur. Quelques jours après une sortie mondialement acclamée, Wonder Woman débarque ce mercredi 7 juin dans les salles de cinéma françaises. Et Pop Up' vous dit tout ce que vous devez savoir sur ce film qui pourrait bien influencer durablement Hollywood.

1Je ne connais rien à Wonder Woman (à part la série qui date des années 70), c’est qui déjà ?

Une héroïne de comics qui a vu le jour pour la première fois aux Etats-Unis en 1941 dans un numéro d’All Star Comics. Autant dire qu’à 75 ans passés, il était temps que Wonder Woman décroche enfin son premier grand rôle au cinéma. Popularisée par Lynda Carter qui l’incarne dans la série télé entre 1975 et 1979, Wonder Woman est probablement la plus célèbre des super-héroïnes, devenue au fil des années une icône pour les féministes et la communauté LGBT.

Un joli parcours pour cette flamboyante guerrière élevée parmi les Amazones de l’île de Themyscira et souvent associée à Batman et Superman, avec qui elle forme la sainte trinité de l’éditeur américain DC Comics. Baptisée Diana, on la dit fille de Zeus et de la reine des Amazones, Hippolyte. Aidée par sa tante Antiope qui lui apprend à se battre, la princesse devient une impitoyable guerrière. Equipée d’une épée, d’un bouclier mais surtout de bracelets d’argent à l’épreuve des balles et d’un lasso de vérité, elle quitte alors son île pour aller protéger la paix dans le monde, alors plongé en pleine guerre mondiale.

Elle est accompagnée dans sa tâche par le capitaine Steve Trevor, un soldat américain qui s’est écrasé sur l’île. Il est à Wonder Woman ce que Robin est à Batman, un sidekick indispensable (avec lequel elle aura une petite aventure – son scénariste actuel chez DC Comics, Greg Rucka, a depuis précisé que Wonder Woman était bisexuelle).

2Je n’ai pas vu "Batman v Superman : L’Aube de la justice" (enfin, pas jusqu’au bout), c’est grave ?

Absolument pas ! Si le personnage de Wonder Woman, incarné par l’actrice israélienne Gal Gadot, a bien été introduit dans Batman v Superman : L’Aube de la justice l’an passé, le film de Patty Jenkins (Monster) se concentre sur les origines de la super-héroïne. Il se déroule principalement pendant la première guerre mondiale, bien avant que ses futurs acolytes ne soient nés.

Toutefois, pour les courageux qui auraient tenu bon pendant les 151 minutes (182 minutes pour la version longue) de Batman v Superman : L’Aube de la justice, Wonder Woman fait le lien avec le précédent film de l’univers cinématographique DC. Le film débute par une scène qui se déroule de nos jours à Paris, montrant Diana ouvrir un paquet envoyé par Bruce Wayne (alias Batman). Il contient une photo sépia la montrant en train de poser dans son costume de super-héroïne entourée de quatre hommes. Surprise, c’est cette photo que cherchait à récupérer Wonder Woman dans Batman v Superman.

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Voilà, pas besoin de vous farcir le poussif blockbuster de Zack Snyder pour capter la référence. De rien. Et, soyons clairs, vous pouvez être vierge de tous les films DC avant d’aller voir Wonder Woman. C’est une excellente nouvelle car les trois premiers films du nouveau cycle (Man of Steel, Batman v Superman : L’Aube de la justice et Suicide Squad) sont loin d’être des chefs-d’œuvre, surtout comparés à l’offre de Marvel, comme le souligne The Hollywood Reporter.

3D’ailleurs, les derniers films de l’univers DC n’étaient vraiment pas terribles, pourquoi j’irais voir celui-là ?

Déjà parce que vous êtes curieux. Il aura fallu attendre 75 ans pour que Hollywood se décide à porter sur grand écran les aventures d’une super-héroïne. A ce titre, Wonder Woman est une véritable rareté.

Ensuite parce que, sur les écrans nord-américains depuis le 2 juin, le film a déjà franchi la barre symbolique des 100 millions de dollars de recettes, devenant ainsi le film américain réalisé par une femme enregistrant le meilleur démarrage. A l’étranger, où le film est déjà visible dans 55 pays (mais pas en France, où il sortira le 7 juin), Wonder Woman fait, sur le premier week-end, mieux que Man of Steel, Thor ou même Les Gardiens de la galaxie.

Pas étonnant étant donné les bonnes critiques qui précédaient déjà la sortie du film en salle. Sur Rotten Tomatoes, le site américain agrégateur de critiques, Wonder Woman a recueilli 93% de commentaires positifs (autant que Logan). Un indicateur très (trop selon GQ) suivi par le public et qui a sûrement contribué aux très bons scores réalisés par le film à sa sortie.

4Et je m'attends à une scène post-générique ?

Non, sauf si votre passion est de regarder des dizaines de noms défiler afin de rendre hommage à l’incroyable équipe d'un film. Contrairement au dernier long métrage de l'univers Marvel, Les Gardiens de la galaxie vol. 2, qui comptait pas moins de cinq scènes post-générique, vous pouvez vous lever tranquillement et quitter la salle dès la fin du film.

5Au fait, comment on prononce le nom de l'actrice ?

Hormis les fous furieux de la franchise Fast and Furious, dans lequel elle joue depuis le quatrième volet, Gal Gadot est peu connue des cinéphiles. Cette ancienne Miss Israël, que l’on retrouvera le 15 novembre à l’affiche du Justice League de Zack Snyder, n’a donc pas un patronyme français (on ne dit pas GA-DO) mais hébreu, qui signifie "berge". Du coup, on dit Gal GUE-DOTT en prononçant bien le T. Vous pouvez même vous entraîner comme Jimmy Fallon pour être au point.

6Et alors, ça vaut vraiment le coup ?

Oui ! A défaut d’être un très grand film, Wonder Woman est un film important. Car, comme le souligne le New York Times : "Si ç'avait été un flop, Hollywood aurait tiré des conclusions cyniques et radicales sur la potentialité des super-héroïnes, des femmes réalisatrices et des femmes en général." Bref, ç'aurait été une catastrophe.

Et il est d'autant plus aisé de comprendre le succès de Wonder Woman lorsqu’on l’a vu. Quoi de plus jouissif que de regarder une femme mettre une raclée à un homme, une femme, une armée entière et même à un dieu ? Wonder Woman n’a rien à prouver (et surtout pas aux hommes), n’a besoin de personne (et encore moins d’un homme), se plaît à le répéter et le prouve. On n’a pas trouvé meilleure figure de l’empowerment.

Quant aux rageux, ils souligneront que le casting de vilains est raté (c’est vrai, Arès a des faux airs de l’inspecteur Clouseau), mais à l’aune d’un film avec une telle portée symbolique, c’est bien peu. Preuve en sont les réactions lors de l'avant-première au Grand Rex, à Paris, le 2 juin. Alors que les spectateurs (-trices) applaudissent de joie à chaque coup balancé par Wonder Woman, un énième moment de tension sexuelle se présente entre Diana et Steve. Et alors qu’un spectateur exaspéré, sûrement peu habitué à voir une femme prendre la main, hurle dans le cinéma : "Mais baise-la !", une jeune femme lui répond immédiatement "Baise-LE !", entraînant l’approbation de la salle. Jouissif on vous dit.