En pole position pour faire un nouveau carton. A l'image des deux précédents épisodes, Fast and Furious 7, qui sort mercredi 1er avril en salle, devrait connaître un nouveau gros succès au box-office. Pourtant, la saga, qui fait désormais référence dans les films d'action, a bien failli caler et se retrouver sur une voie de garage après des débuts prometteurs en 2001.
Pop Up' vous explique comment un film destiné à plaire aux fans de tuning est devenu une franchise culte qui a séduit des millions de spectateurs.
En gonflant son moteur avec de l'action ultra spectaculaire
Quand Fast and Furious sort en 2001, la mode est aux courses illégales de voitures. Les jeux vidéo basés sur ce thème pullulent, à l'image de la série Need for Speed, et le studio américain d'Universal Pictures décide de s'inspirer d'un article paru dans le magazine Vibe, écrit par Ken Li et intitulé Racer X pour réaliser un film qui répond à la tendance du moment. Doté d'un scénario léger (un flic - Paul Walker - infiltre des courses illégales dominées par un truand charismatique - Vin Diesel - pour démanteler un réseau de voleurs) et d'un budget qui l'est tout au tant (38 millions de dollars), FF propose une série de courses de voitures musclées dans Los Angeles sur fond de gros hip-hop qui tache.
Si le film n'a rien de révolutionnaire, il réalise un carton surprise au box-office en rapportant plus de 207 millions de dollars. De quoi engendrer trois nouveaux épisodes (2 Fast 2 Furious, Fast and Furious : Tokyo Drift et Fast and Furious 4) basés sur la même recette qui ne rencontrent pas le même succès.
En 2011, changement châssis avec Fast and Furious 5 : exit les courses de voitures illégales et place à des scènes d'actions hors-normes où les gunfights, bastons et poursuites se multiplient à un rythme effrénée pour se conclure dans un torrent de ferrailles et d'explosions dans les rues de Rio.
Résultat : plus de 626 millions de dollars au box-office mondial. La franchise a trouvé la bonne carburation et appuie sur l'accélérateur deux ans plus tard avec FF6 qui propose des scènes encore plus spectaculaires (ah, cette course poursuite sur l'autoroute avec un... tank).
Et FF7 va encore plus loin en parachutant des voitures depuis un avion ou en permettant à Vin Diesel d'échapper à son ennemie en sautant d'un immeuble à l'autre avec son bolide à plusieurs centaines de mètres d'altitude à Abu Dhabi.
En profitant du pilotage de Vin Diesel
En 2001, lors de la sortie de Fast and Furious, Vin Diesel commence à peine à se faire un nom. Après une courte apparition dans Il faut sauver le soldat Ryan en 1998 et un joli succès avec Pitch Black en 2000, l'acteur new yorkais voit sa carrière décoller en endossant le rôle de Dominic Toretto. Mais au lieu de rempiler pour le deuxième opus, Vin Diesel préfère enchaîner avec d'autres films avec plus au moins de succès (xXx, Les Chroniques de Riddick, Baby-Sittor...).
En 2009, alors que sa carrière commence à sérieusement battre de l'aile, il décide de reprendre le volant avec Fast and Furious 4. Mais il ne se contente plus du rôle d'acteur et endosse aussi celui de producteur. Son personnage charismatique de Dominic Toretto redonne de l'épaisseur à la saga et il en profite, en tant que producteur, pour muscler les scènes d'actions et diriger le film vers une autre direction. Le succès est au rendez-vous et Vin Diesel impose de plus en plus sa patte lors des épisodes suivants en s'investissant dans le scénario et la promotion des films, comme il l'a déjà fait pour son autre franchise phare basée sur le personnage de Riddick.
En proposant un casting musclé
"Rien n'est plus important que la famille", répète à longueur de films Dominic Toretto. Et force est de constater que la famille Fast and Furious a su grandir de manière efficace au fil des ans. Si les membres de base que sont Vin Diesel, Michelle Rodriguez et Paul Walker font partie de l'aventure depuis quatorze ans, la saga a su faire de la place à des seconds rôles comme Tyrese Gibson, Sung Kang ou Ludacris qui donnent à l'équipe de Vin Diesel des faux airs d'Ocean's Eleven.
Et que dire de l'arrivée de Dwayne Johnson dans la série à partir de FF5. En apportant ses muscles, ses punch-lines bien senties, son charisme et son sourcil surélevé, The Rock a boosté la série tant est si bien que certains le considère même comme le "viagra de la franchise".
Fast and Furious a su aussi retenir la leçon de cinéma d'Alfred Hitchcock qui affirmait que "meilleur est le méchant, meilleur est le film." Entre Joaquim de Almeida (FF5), Luke Evans (FF6) et surtout Jason Statham (FF7), la saga a toujours proposé des "bad ass " charismatique de qualité.
En surmontant la mort de Paul Walker
La mort de l'acteur hante Fast and Furious 7. Le décès du comédien, le 30 novembre 2013, alors qu'il se trouvait sur le siège passager d'une voiture qui s'est crashée à 160 km/h a secoué Hollywood et la production du film qui était en plein tournage. Un drame tragique mais aussi tristement ironique puisque Paul Walker passait son temps à défier la mort au volant de grosses cylindrées dans les films depuis le premier épisode de la saga sortie en 2001.
De quoi susciter une certaine forme de fascination pour la série dont le scénario du dernier opus a dû être revu pour ne pas reléguer le personnage de Brian O’Conner (interprété par Walker) au second plan, comme le rappelle Le Monde. Des rushes des volets précédents auraient été utilisés pour certains plans. Et la production a fait appel à ses frères, Cody et Caleb Walker, pour jouer les dernières scènes.
La mort Paul Walker a aussi un effet inattendu sur FF7 en lui donnant une dimension tragique, comme le rappelle un journaliste de Première dans un article intitulé : "J'ai pleuré devant Fast and Furious 7". "Si vous avez aimé un tant soit peu Paul, l’épilogue du film en forme d’adieu à Walker risque - comme ça nous est arrivé - de vous faire verser des larmes à la vision, forcément maladroite, forcement mélo, de l’ultime regard bleu acier de l’acteur", écrit-il.