Une catastrophe nucléaire, des insectes mutants, des robots géants et des mafieux à la petite semaine, voici le cocktail improbable et détonant orchestré à dix mains et dont le premier tome vient d'être publié aux éditions Dupuis.
Ça parle de quoi ?
Petit lieutenant de la pègre nantaise, Ismaël Tayeb est chargé de placer de fausses machines à sous déguisées en borne d’arcade chez des commerçants. Jusqu’au jour où “Dieu le Père”, le grand patron exilé en Algérie, le charge d’une mission d’une toute autre envergure : dégotter une pile nucléaire. Facile, si on la récupère directement sur un Atlas.
Ces immenses robots, utilisés autrefois sur les chantiers de grande ampleur, ont été mis au rebut à la fin des années 60 avant d’être démantelés après un mystérieux événement survenu à Batna (Algérie). Mais il en reste un, le dernier Atlas, qu’Ismaël va tenter de remettre en marche. Pendant ce temps, à Batna justement, une ancienne journaliste est le témoin d’un rassemblement ornithologique et de mutations d’insectes inédits.
Pourquoi on adore
Et si, dans les années 60, le général de Gaulle avait lancé un programme de construction de robots nucléaires ? Et si, ces robots, officiellement destinés à aider à la reconstruction de la France, devaient également servir à maintenir l’ordre en Algérie ? Voici le postulat un peu fou de Fabien Vehlmann (à qui l'on doit la saga Seuls), scénariste avec Gwen de Bonneval (avec lequel il avait déjà travaillé sur Les Derniers jours d'un immortel) de cette jubilatoire uchronie.
Prévu en trois tomes d’environ 300 pages, Le Dernier Atlas est une BD dans l’air du temps. Construite comme une série télévisée, elle joue sur la multiplicité des intrigues, des personnages, des rebondissements et s’empare de thématiques ultra contemporaines qui brassent en vrac le désastre écologique, la mondialisation et le grand banditisme.
Ça pourrait donner un grand n’importe quoi, mais c’est sans compter sur le talent d’Hervé Tanquerelle (à qui l'on doit récemment le génial Groenland Vertigo) et de Fred Blanchard qui construisent et dessinent des planches d’une grande limpidité de lecture que vient parfaire la colorisation de Laurence Croix et qui font voyager le lecteur à travers ce récit choral entre l’Algérie, la France et l’Inde.
Et comme dans toute bonne série, on trépigne à la fin d'un épisode en attendant la suite. Si l’on en croit les informations que distille Hervé Tanquerelle sur son blog, 80 planches du tome 2 auraient déjà été réalisées, mais il faudra attendre l’an prochain pour pouvoir dévorer la suite de ce thriller de science-fiction hautement addictif.
C’est pour vous si…
... Biberonné à Goldorak, vous avez toujours rêvé de devenir pilote de mecha, ces robots armures de plusieurs dizaines de mètres de haut. Si vous aimez les histoires de truands et les phénomènes climatiques étranges. Bref, Le Dernier Atlas risque de plaire à bon nombre de lecteurs curieux.
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Le Dernier Atlas, tome 1 de Fabien Vehlmann, Gwen de Bonneval, Hervé Tanquerelle et Fred Blanchard, éd. Dupuis, 232 p., environ 25 euros. Le tome 2 paraîtra en mars 2020.