Ce qu'il faut savoir avant d'aller voir "Spider-Man : Homecoming"

Après une apparition remarquée en pleine bagarre entre Avengers dans Captain America : Civil War, Spider-Man décroche son long métrage et revient dans les salles de cinéma trois ans après le flop de The Amazing Spider-Man : Le Destin d'un héros. Aujourd'hui incarné par le très jeune Tom Holland, ce nouvel homme-araignée crée l'événement à plus d'un titre. Alors que Spider-Man : Homecoming débarque dans les salles françaises mercredi 12 juillet, Pop Up' fait le point et vous résume tout ce qu'il faut savoir avant de découvrir une nouvelle facette de ce super-héros mythique.

C’est le premier film de l’homme-araignée intégré dans l’univers cinématographique Marvel

Cela peut sembler anecdotique, mais c’est pour cette raison que Spider-Man : Homecoming ("Retour à la maison" en français) n’est pas à mettre dans le même panier que les cinq autres films sur Peter Parker. Vous l'ignorez peut-être, mais depuis 1999, c’est Sony Pictures Entertainment qui possède les droits sur ce super-héros emblématique de l'univers Marvel. Acheté à la Maison des idées pour une somme estimée à sept millions de dollars (environ six millions d'euros), l’homme-araignée a depuis permis au géant japonais d’engranger – depuis le premier film de la franchise sorti en 2002 et sobrement intitulé Spider-Man – la coquette somme de quatre milliards de dollars (environ trois milliards et demi d'euros). Pas mal comme plus-value. D'ailleurs, comme le rappelle Le FigaroSpider-Man est aujourd'hui le personnage de comics le plus lucratif après Batman.

Tom Holland

Mais voilà, après la remarquable trilogie de Sam Raimi avec Tobey Maguire dans le rôle-titre, le reboot réalisé par Marc Webb sous la forme de deux longs-métrages avec Andrew Garfield n’a pas convaincu. A court d’idées pour relancer sa poule aux œufs d’or visiblement fatiguée, Sony a finalement accepté la proposition de Marvel Studios (propriété de Disney) de réintégrer Spider-Man dans son univers d’origine – qu’il a largement développé au cinéma depuis 2008 (avec le succès qu’on lui connaît, estimé à plus de dix milliards d'euros).

Le deal est pour le moins étonnant. Marvel n’a rien payé pour ré-intégrer Spider-Man dans son MCU. Selon son président Kevin Feige, c’est bien Sony qui finance le film, le distribue et le vend, mais c’est Marvel qui le réalise, explique The Hollywood Reporter. Et c’est Sony qui engrange les profits réalisés par le film (qui n'a coûté que 175 millions de dollars, soit environ 153 millions d'euros, moins que les récents Gardiens de la Galaxie vol. 2 ou Captain America : Civil War). Un partenariat gagnant-gagnant qui profite avant tout aux fans, ravis de retrouver enfin de la cohérence dans l'univers de leurs super-héros préférés. D'autant que Marvel a également obtenu le droit d’"utiliser" Spider-Man dans trois autres longs-métrages jusqu'à la sortie d'Homecoming 2 en juillet 2019. D'ici là, on reverra Tom Holland dans le prochain Avengers : Infinity War, dont la sortie est prévue le 25 avril 2018, puis dans le quatrième volet des Avengers qui clôturera l'arc originel des 22 films Marvel.

Evidemment, un tel accord pourrait bien donner des idées à d’autres studios, comme par exemple à la Fox qui possède les droits des Quatre Fantastiques, autres super-héros Marvel en exil forcé. 

Jon Favreau;Robert Downey Jr;Tom Holland

C’est un "teen-movie" assumé

Le fait que Spider-Man intègre enfin l’univers cinématographique Marvel a plusieurs conséquences artistiques. Pour relancer dans les meilleures conditions son super-héros, Marvel avait une condition : que ce reboot ait des airs de film de John Hughes, le réalisateur culte de La Folle journée de Ferris Bueller et de Breakfast Club. Bref, faire de ce Spider-Man : Homecoming un vrai teen-movie.

Pour plus de réalisme, c’est donc un très jeune homme qui a été casté pour incarner Peter Parker. L’heureux élu, Tom Holland, n’avait que 20 ans au moment du tournage, tandis que ses prédécesseurs Tobey Maguire et Andrew Garfield affichaient respectivement 26 et 28 ans au même moment.

Censé incarner un jeune adolescent Américain de 15 ans qui découvre et apprend à vivre avec ses super-pouvoirs tout en tentant de mener un vie de lycéen normal, le Britannique Tom Holland a dû se replonger dans son adolescence à peine terminée. Lors d’un entretien avec Collider, il raconte que Marvel l’a carrément envoyé en immersion (sous une fausse identité) pendant trois jours dans un lycée du Bronx. Une expérience qui lui a permis de parfaire son accent américain et de réaliser que les écoles américaines étaient très loin de celles qu’il fréquentait en uniforme à Londres.

Photographer select;Tom Holland

Et le résultat est à la hauteur des attentes de Marvel. Chapeauté par Happy Hogan (Jon Favreau), l’homme de main de Tony Stark, alias Iron Man (toujours incarné par Robert Downey Jr.), ce nouveau Peter Parker est parfait en petit nouveau de la bande des Avengers. Mais Holland n’est pas le seul jeunot de la bande. C’est tout le casting qui a subi un lifting. Une bande de jeunes que le réalisateur Jon Watts a, entre deux jours de tournage, emmenés pique-niquer et visiter l’aquarium d’Atlanta

Il fait habilement le lien avec "Captain America : Civil War"

C'est par une courte (20 minutes) mais remarquée apparition dans Captain America : Civil War que Spider-Man a subtilement réintégré son univers d'origine. En faisant une entrée fracassante pendant la grande bataille des Avengers sur le tarmac de l’aéroport de Leipzig (Allemagne), on découvrait un nouveau Spider-Man, certes inexpérimenté et intimidé par ses aînés, mais diablement impertinent.

Mieux, les scénaristes avaient eu la bonne idée de reprendre une idée du génial scénariste des comics, Mark Millar, qui expliquait l'origine du costume de Peter Parker. La meilleure façon de justifier toutes ses fonctionnalités, c'était d'attribuer à Tony Stark son invention. Et c’est également le milliardaire qui le surnomme pour la première fois Spider-Man et devient le mentor du jeune super-héros.

C'est exactement à cet endroit que reprend Spider-Man : Homecoming. On retrouve le jeune Peter en voiture au côté de Tony Stark pour débriefer brièvement après ce premier combat d'importance qui l'a vu affronter Captain America, Ant-Man ou encore le Faucon avant d’être déposé devant l’immeuble où il habite avec sa tante May (Marisa Tomei). Juste avant, on aura découvert le vilain de l’histoire, Vautour, incarné par un Michael Keaton tout aussi excellent que lorsqu'il incarnait Batman.

Michael Keaton

Aux Etats-Unis où le film est sorti dans les salles le 7 juillet dernier, Spider-Man : Homecoming enregistre un excellent démarrage. Avec 117 millions de dollars (environ 103 millions d'euros) de recettes, il réalise le deuxième meilleur démarrage pour un film de Spider-Man (derrière Spider-Man 3) et le troisième meilleur démarrage de l'année derrière La Belle et la Bête (175 millions de dollars) et Les Gardiens de la Galaxie 2 (146 millions de dollars). De quoi donner le sourire à Sony, qui doit se féliciter d'avoir passé un deal aussi lucratif. Nul doute que les aventures de ce Spider-Man aux pays des Avengers ne sont pas près de s'arrêter.

SPIDER-MAN™: HOMECOMING