La BD de la semaine : "Streamliner", participez (sans risque) à la course du siècle

Pour attaquer l'automne sur les chapeaux de roue, ruez-vous sur Streamliner, l'histoire d'une course automobile en plein désert où les participants ont tous les droits. Deux tomes, nerveux et couillus, signés 'Fane, un passionné de grosses cylindrées qui nous entraîne dans le sillon d'une chevauchée fantastique qui sent bon l'huile de moteur.

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Ça parle de quoi ?

Au début des années 1960, Billy Joe, le chef des Red Noses, une bande de petits loubards passionnés de sports mécaniques, décide d’organiser sa course automobile annuelle près d’une station-service perdue au beau milieu du désert américain. L’occasion pour lui de remettre son titre en jeu en perpétuant la tradition des streamliners, ces runs de bolides ultra trafiqués où tout est permis, du moment que l’on franchit la ligne d’arrivée.

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Coïncidence, c’est Evel O’Neil, le vénéré champion de la discipline que l’on croyait mort qui tient la station-service avec sa fille Cristal. Et puisque cette course se déroule dans "le seul endroit du pays qui n’est couvert par aucune juridiction", voici que "tous les marginaux du pays" affluent. Un psychopathe en cavale, une bande de filles badass, une chanteuse de rock, des agents fédéraux infiltrés et surtout des médias ultra mobilisés pour couvrir cet événement inédit se retrouvent donc dans ce coin paumé du désert américain, près de la fictive route 666. Et coup de théâtre, Cristal se voit contrainte de prendre part à la course au volant de la mythique Black Widow de son père après que ce dernier eut mis en jeu sa station au poker.

Pourquoi on adore ?

C’est moite, ça transpire la testostérone et l’odeur de moteur en surchauffe, mais pas de doute, ‘Fane alias Stéphane Deteindre a réussi son coup avec ce diptyque conçu comme un véritable page-turner. Le dessinateur français avait déjà confessé son amour des belles bécanes en reprenant la série Joe Bar Team créée par Bar2 (éd. Vents d’Ouest) et on sent qu’avec cette histoire, il s’éclate, et nous avec.

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Avec sa galerie de gueules patibulaires et ses dialogues fleuris ("T’es assise sur le capitaine, petite dinde. Et comme je l’ai connu, il doit bander comme un taureau pendant que je te parle…"), Streamliner pourrait être le rejeton de Quentin Tarantino (Boulevard de la mort) et de Nicholas Ray (La Fureur de vivre). Du beau linge, porté par un dessin nerveux, un découpage par chapitre façon comics et un usage justifié des speed lines caractéristiques des mangas.

Le premier tome, Bye-Bye Lisa Dora (du nom de la station-service des O’Neil), centré sur le personnage de Billy Joe, s’achève avec le départ de la course, nous laissant complètement pantelant. Le second, All-In Day se concentre sur Cristal qui, au volant du mythique bolide reconstruit par son père, va tenter de sauver son héritage. Un épilogue qui fait la part belle aux femmes dans un univers plutôt macho. Chapeau !

C’est pour vous si…

... vous aimez les bonnes histoires car nul besoin d’être un passionné de courses automobiles comme ‘Fane pour apprécier Streamliner. Notez que ce dernier volume comprend 22 pages de bonus remplies de fausses pubs, de croquis et de compléments autobiographiques et “historiques” sur le récit.

 

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Streamliner de ‘Fane, série en deux tomes parus aux éd. Rue de Sèvres, environ 160 p. et 22 euros le tome.