"Pas de répit pour les braves spectateurs" pourrait être la baseline de ce mois de juin. Alors qu'on est déjà à fond dans The Leftovers, Twin Peaks, American Gods et Le Bureau des légendes, voici que de nouvelles séries tout aussi alléchantes pointent leur nez. Déso, mais il va falloir reporter les apéros terrasses.
"Missions" (à partir du 1er juin sur OCS City)
Longtemps raillée pour la qualité de ses productions, la France a montré depuis quelques années qu’elle pouvait rivaliser avec les Anglo-Saxons sur les séries d’espionnage (Le Bureau des légendes), les séries fantastiques (Les Revenants), politiques (Baron noir), les polars (Mafiosa) ou encore les comédies de bureau (Dix pour cent). Elle s’attaque désormais à un genre jusqu’ici oublié dans la fiction française, la science-fiction.
Missions raconte l’histoire d’une mission spatiale financée par un aventurier philanthrope, sorte de mix entre Richard Branson et Steve Jobs, dont l’objectif est d'implanter une colonie humaine sur Mars. Mais l’équipe de scientifiques et d’astronautes européens (encadrée par une psychiatre) en route se fait griller la primeur par des concurrents américains, portés disparus depuis qu'ils se sont posés sur la planète rouge. Cette inquiétante nouvelle va catalyser les tensions apparues entre les membres d’équipage tout au long des dix mois de voyage passés dans l’espace.
Mise bout à bout, cette première saison ressemble, dans sa durée au moins (dix épisodes de 22 minutes) à un film de genre typique. Mais la différence de budget avec un blockbuster ou une série américaine est telle que la comparaison s’arrête là. Le pari est osé et offre des débuts plaisants à regarder malgré un casting très inégal. Notez que Missions a été récompensé par le Prix de la découverte lors de la dernière édition du festival Séries Mania à Paris.
"I'm Dying Up Here" (à partir du 4 juin sur Showtime et du 6 juin sur Canal+ Séries)
Fort de son nouvel accord avec Showtime, c’est Canal+ (Séries) qui diffusera la nouvelle série de la chaîne américaine. I'm Dying Up Here est une plongée dans les années 1970, au milieu de comédiens de stand-up qui cherchent à percer par tous les moyens. Mais comment faire rire quand on est en galère ? Telle est la grande question à laquelle le show va tenter de répondre.
On est moyennement convaincus par les trailers qui rappellent un peu Roadies (également diffusé sur Showtime l'an passé). La série entendait lever le voile sur les hommes et les femmes qui œuvrent dans l’ombre des musiciens en tournée, mais a finalement été annulée à l’issue de la première saison. Élément rassurant, I’m Dying Up Here est produit par Jim Carrey. Du coup, on va jeter un œil.
"Crashing" (à partir du 19 juin sur Canal+ Séries)
Si vous avez découvert cet automne Phoebe Waller-Bridge, la “Lena Dunham britannique”, avec son excellente mini-série Fleabag (toujours visible sur Amazon Prime Video), jetez un œil sur Crashing, sa précédente création, que Canal+ Séries a la bonne idée de programmer. Même format (6x26 minutes) et même ton trash pour cet énième portrait de six trentenaires qui cohabitent, cette fois, dans un hôpital désaffecté. Ça parle principalement de sexe ("Tu adorerais mon vagin") et de deux meilleurs amis d'enfance qui n'osent pas s'avouer qu'ils sont amoureux l'un de l'autre. Un peu comme si Ross et Rachel avaient passé les dix saisons de Friends à prendre de la MDMA...
"Les Engagés" (à partir du 19 juin sur TV5 Monde)
Alors que la France est toujours en pleine "affaire Hanouna", TV5 Monde programme la diffusion d’une web-série autour du militantisme LGBT, du coming-out et de l’homophobie. Diffusés initialement sur la chaîne YouTube de Studio 4, la plateforme web de France Télévisions, les épisodes des Engagés (10x10 minutes) sont une jolie surprise.
Avec un ton toujours juste (mention spéciale aux acteurs Mehdi Meskar et Éric Pucheu), on suit les retrouvailles entre Hicham, un jeune Maghrébin qui a du mal à assumer son homosexualité, et Thibaut, un activiste gay qui milite au sein d’une association lyonnaise. Jusqu’à ce que le radicalisme de ce dernier pousse Hicham à trouver sa propre façon d’exprimer et d’accepter sa sexualité.
"GLOW" (le 23 juin sur Netflix)
Alerte hype. Coproduite par la bande derrière Orange is The New Black (et sa créatrice, Jenji Kohan, en tête), GLOW est la série à paillettes qu’on attendait sans le savoir. Les années 1980 (what else ?), les bodys en Lycra et… du catch féminin, bref, les ingrédients rêvés pour faire de GLOW une série culte.
Au centre d’un casting très majoritairement féminin, Alison Brie (Annie dans Community, la cruche Trudy de Mad Men et la voix de Diane dans BoJack Horseman), dans le rôle d’une actrice ratée et fauchée qui a l’opportunité de se reconvertir dans le catch féminin (GLOW, acronyme de Gorgeous Ladies Of Wrestling, les Sublimes dames du ring en VF) pour se faire enfin un nom. Complétée par une douzaine d’autres femmes de caractère en quête de reconnaissance – dont l’étonnante Betty Gilpin (Dr Carrie Roman dans Nurse Jackie) dans le rôle d’une ancienne actrice de soap –, cette équipe va s’entraîner sans relâche pour produire un show de catch aussi inédit qu’épique. On valide, uniquement après avoir vu le trailer.
"The Handmaid's Tale" (à partir du 27 juin sur OCS Max)
Diffusé en avril sur Hulu (le concurrent de Netflix, pas encore disponible en France), The Handmaid’s Tale a vite été récupéré par OCS, pour notre plus grand bonheur. Un titre bien connu des amateurs de films d’anticipation car ce roman de Margaret Atwood a déjà été adapté au cinéma par Volker Schlöndorff en 1990. Un petit bijou dystopique qui imagine les Etats-Unis confrontés à un problème de natalité à la suite d'une catastrophe écologique. Après l'instauration d'une dictature théocratique basée sur l'Ancien Testament, les femmes sont désormais classées en trois catégories. Les Epouses, qui tiennent le foyer, les Marthas, qui l’entretiennent, et les Servantes, chargées de perpétuer l'espèce, toutes reconnaissables par des uniformes de couleurs différentes.
Adapté cette fois sous la forme d’une mini-série, The Handmaid’s Tale affiche un casting alléchant avec Elisabeth Moss (Mad Men, Top of the Lake) dans le rôle-titre de la servante. Les fans de Poussey dans Orange Is the New Black se réjouiront de retrouver Samira Wiley, tandis que le couple auquel la servante a été affectée pour faire des enfants est incarné par Joseph Fiennes (Shakespeare In Love) et Yvonne Strahovski (Chuck, Dexter). Les meilleures dystopies sont celles qui nous semblent le plus réalistes et les dix épisodes de The Handmaid’s Tale sont indéniablement de cette trempe.
"Gypsy" (le 30 juin sur Netflix)
"Je ne m’immiscerai pas dans la vie de mes patients." C’est une psy qui cherche à nous rassurer en s’adressant à nous face caméra dans le premier trailer de Gypsy. Mais le glaçant visage de Naomi Watts (Mulholland Drive) transpire le contraire. Bienvenue dans la nouvelle série originale Netflix qui s’attaque cette fois au thriller psychosexuel, genre très à la mode dans les années 1990 (Basic Instinct, J.F. partagerait appartement, La Main sur le berceau, etc.) et tombé en désuétude depuis.
On nous promet une série "sombre et tordue" mais les deux premiers épisodes ont été réalisés par Sam Taylor-Johnson (50 nuances de Grey). Du coup, on flippe un peu, mais on est également hyper excités. Le propre d’un thriller psychologique réussi ?
Et sinon, du côté des séries qui reviennent, ça donne quoi ? La saison 2 de la mésestimée série musicale Crazy Ex-girlfriend débarque sur Teva le 4 juin. Le 8, c’est le retour des Peaky Blinders S3 sur Arte. Sur Canal+, on pourra découvrir la saison 6 de Homeland à compter du 8 juin. Les détenues d'Orange is the New Black reviennent pour une saison 5 sur Netflix le 9 juin et les robots plus vrais que nature de Real Humans S2 sur Série Club le 12. Notez également que Preacher revient pour une deuxième saison le 26 juin sur OCS Choc.