Un ratage mortel. L'adaptation ciné de Suicide Squad, sortie le 3 août, est un véritable naufrage à tous les points de vu : acteurs en roue libre, scénario incohérent, réalisation plate... Des lacunes si importantes que le film s'est fait dézinguer par les critiques américaines et françaises (voici quelques exemples ici, là ou encore ici).
Un désastre, qui s'explique certes par des problèmes de production liés aux pressions des studios Warner Bros., comme le pointent le Hollywood Reporter et 20 Minutes, d'autant plus rageant que les aventures de la Suicide Squad de DC Comics sont aussi fun qu'efficaces. A l'occasion de la sortie française chez Urban Comics du tome 2, "La loi de la jungle", en début d'été, Pop Up' vous propose de découvrir à quoi aurait dû ressembler le film pour être bon.
De quoi ça parle ?
Une bande de super-criminels, Harley Quinn, Deadshot, King Shark et El Diablo, condamnés à passer le restant de leurs jours derrière les barreaux est enrôlée par le gouvernement pour une mission hautement périlleuse : nettoyer un stade rempli de milliers de spectateurs transformés en zombies par un mystérieux virus. Ils doivent au passage récupérer une cible prioritaire qui pourrait permettre aux autorités de fabriquer un antidote à cette épidémie.
Dirigée par Amanda Waller, cette Task Force X, dont chaque membre a une nanobombe implantée dans la nuque, doit mener à bien ses missions pour bénéficier de remises de peine. Mais entre des opérations de plus en plus compliquées et des "héros" aussi vicieux que barrés, tout est réuni pour leurs aventures se terminent dans un bain de sang.
Pourquoi on adore ?
Apparue pour la première fois chez DC Comics en 1959, la Suicide Squad a toutefois attendu 1987 pour bénéficier de son propre comic, grâce à John Ostrander et Keith Giffen. Mais après le "reboot" de l'ensemble l'univers DC Comics opéré en 2011, les aventures de ces super-méchants ont eu droit à une nouvelle version rafraichissante, en 2012.
En mettant en scène les aventures d'une bande de criminels et de monstres, DC Comics peut se permettre d'aller là où il ne peut aller avec ses figures mythiques comme Superman, Flash ou, dans une moindre mesure, Batman. Avec la Suicide Squad, c'est grossier, (très) violent, sans morale et donc forcément jouissif. Car même si les personnages principaux sont des sales types, ils bénéficient tous d'un charisme à la hauteur de leur noirceur, avec une mention spéciale pour Harley Quinn. Les auteurs prennent manifestement un malin plaisir à mettre un joyeux bordel dans chaque aventure en prenant bien soin de faire preuve d'irrévérence.
Alors certes, ce n'est pas d'une grande finesse et les missions peuvent sembler un brin répétitives, mais à l'image d'un bon gros burger bien gras, on sait que ce n'est pas forcément bon pour la santé, mais on va quand même se l'empiffrer en s'en mettant plein les doigts.
C'est pour vous si...
Vous aimez Deadpool, Les 7 salopards, Les Gardiens de la galaxie, Inglourious Basterds... ou si vous êtes allés voir Suicide Squad au cinéma. Car soit vous avez aimé le film et vous ne comprenez pas les mauvaises critiques, et il vous faut donc découvrir le comic pour vous rendre à quel point cette adaptation est un immense gâchis. Soit, comme moi, vous êtes sortis meurtris après avoir vu le long-métrage de David Ayer, et il vous faut trouver du réconfort en vous plongeant dans ces deux premiers tomes de Suicide Squad.
Suicide Squad tome 1 et 2, de Adam Glass et Federico Dallochio, collection DC Renaissance chez Urban Comics, 192 pages, environ 17 euros.