Trois raisons de découvrir Tyler Cross, le braqueur le plus classe de la BD

Il a le visage anguleux de Jack Palance, le flegme de Clint Eastwood et une certaine capacité à attirer les emmerdes. Il est surtout l’anti-héros que la BD attendait. Tyler Cross, le personnage éponyme imaginé par Fabien Nury, aime les braquages, les gonzesses et les bagnoles. Et chez Pop Up', on aime ses tribulations superbement mises en images et en couleurs dans deux albums parus chez Dargaud.

Avec un premier album paru en 2013, Tyler Cross s’est fait remarquer en raflant quelques jolis prix dont celui de la BD Fnac. Le second, dans les bacs depuis le 28 août, confirme tout le bien que l’on pense de cette série de one-shot (récit indépendant) réalisée par Fabien Nury (scénario), Brüno (dessin) et Laurence Croix (couleur), le trio déjà responsable du sublime Atar Gull ou le destin d'un esclave modèle (Dargaud). Et si le nouveau polar était une BD ? Décryptage des raisons d'un succès.

C’est un vrai polar bien noir

Tyler Cross, ce sont les déboires d’un gangster dans l’Amérique d’après-guerre. Dans le premier tome, Black Rock, notre taciturne héros se retrouve coincé au Texas avec 17 kilos d’héroïne à écouler et des mafieux à ses trousses. Au début du deuxième, on le retrouve à Angola, le pénitencier d’Etat de la Louisiane, après un casse qui a mal tourné. Car Tyler Cross est un bad boy, un malfrat sans foi ni loi qui n’hésite pas à ôter à la petite cuillère les yeux de son ennemi en prison.

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Dans ses albums, Fabien Nury brosse le portrait d’une Amérique où les hommes sont flics ou mafieux et les femmes trop fatales pour être réelles. Profondément noirs, ces polars à l’ancienne raviront les amateurs du genre littéraire ou cinématographique.

C’est bourré de références

Outre un scénario haletant, les deux tomes de Tyler Cross sont parsemés de références au cinéma américain. Dans Black Rock, le récit offre un hommage aux films de genre, du hard-boiled à la James Ellroy au western façon Sergio Leone. Sans oublier le côté pulp de Tarentino. Tyler Cross est une déclaration d’amour à ce cinéma et cette littérature, et on se surprend à retrouver dans chaque case et planche un plan déjà aperçu sur grand écran.

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C’est visuellement sublime

Sans minimiser le boulot de Fabien Nury, la réussite de Tyler Cross tient beaucoup au talent du dessinateur Brüno, à qui l'on doit cette esthétique expressionniste si personnelle. Son trait brut, reconnaissable entre mille, donne une lisibilité inédite au récit, et sa construction graphique sans concession apporte de la force au scénario. L’emploi de larges cases, alternant Cinémascope et gros plan, finit de donner un faux air de story-board à l'album.

Dans Tyler Cross, tout est net. Les traits, les cases, les cadrages et surtout les couleurs en aplat réalisées par Laurence Croix. On ne peut qu’applaudir son travail d’encrage qui donne à l’ensemble cette ambiance chaude et moite. Fort de son succès, le trio est d’ores et déjà au travail pour un troisième tome (qui ne devrait pas sortir avant 2017), dont on murmure déjà qu’il se déroulerait sous le soleil de Floride...

Découvrez les premières planches d'Angola, le tome 2 de Tyler Cross, avec Sequencity.

 

Les deux premiers tomes de Tyler Cross sont disponibles chez Dargaud au prix de 16,95 euros.