Oubliez la décevante saison 2 de True Detective. Pour cet été, Pop Up' mise sur une série moins mystique, mais nettement plus excitante : How to get away with Murder, diffusée sur M6, à partir du mardi 30 juin. Produite par Shonda Rhimes (Grey's Anatomy, Scandal), la série a été sobrement rebaptisée Murder pour son arrivée en France. Et pour vous donner envie de vous plonger dans les quatre épisodes prévus mardi, Pop Up' vous explique pourquoi vous devez bloquer votre soirée. Sans vous spoiler !
1Pour Viola Davis, aka Annalise Keating
Vous l'avez peut-être vue et aimée au cinéma, dans La Couleur des sentiments ou dans Mange, prie, aime. Viola Davis, méconnue en France, est une immense actrice, qui mérite d'office un Emmy Award ou un Golden Globe, voire les deux. A 49 ans, cette Américaine noire, née en Caroline du Sud, pourrait porter à elle seule la série écrite par Pete Nowalk. Elle y campe une synthèse sans faute de Glenn Close dans Damages et de Kerry Washington dans Scandal.
Viola Davis se glisse ici dans les tailleurs en cuir d'Annalise Keating, avocate et professeure de droit pénal, aussi coriace au tribunal qu'exigeante avec ses étudiants. "How to get away with murder" est le titre, prometteur, du cours qu'elle dispense avec passion et malice, jusqu'à en faire un "Koh Lanta", trophée d'immunité inclus. Bourreau de travail, prête à s'affranchir de toute morale pour remporter un procès ou se tirer d'affaire, Annalise Keating est tout autre dans le privé. Lorsque les faux cils tombent, dans une des plus belles scènes de cette première saison, il y a du Nina Simone dans son regard...
2Pour voir un "hyperdrama" bien ficelé
Si le scénario souffre parfois de quelques faiblesses, Murder a le mérite de dépoussiérer la série judiciaire. C'est qu'elle n'est pas uniquement centrée sur la vie d'un cabinet d'avocats qui classent les relations sentimentales aussi vite que les dossiers de leurs clients. Murder est surtout un thriller, qui porte très bien son nom. Et les affaires courantes occupent très peu de temps, quand elles ne sont pas liées aux intrigues principales, pour donner des épisodes denses et rythmés, qui ne laissent pas l'esprit du spectateur s'égarer dans des considérations secondaires.
La série jongle en outre avec une temporalité double : le présent et "trois mois plus tôt", qui se rejoignent inéluctablement à coups de flash-forward. L'intrigue aussi est double. Il s'agit de démasquer l'assassin de Lyla Stangard, étudiante sur le même campus que nos héros, et de comprendre un autre meurtre, dont nous tairons ici le nom de la victime. C'est parfois épuisant, mais c'est surtout diablement efficace.
3Pour ses jeunes acteurs talentueux (et étudiants sans scrupules)
La professeure Annalise Keating sait choisir ses étudiants. Au terme d'une première épreuve, elle en sélectionne cinq, les plus brillants, pour travailler dans son cabinet. Et Shonda Rhimes a toujours su soigner les castings de ses séries chorale. Il suffit de se souvenir du personnel du Seattle Grace Hospital de Grey's Anatomy, dont la qualité et la diversité, en 2005 (déjà), étaient remarquables. Le constat est quasiment semblable dans Murder : l'un des élèves est homosexuel, et deux d'entre eux sont noirs. Cela vous paraît commun, en 2015 ? Détrompez-vous, voir dans une même série trois acteurs et actrices noirs jouer d'autres rôles que des délinquants est encore très rare.
Wes, Connor, Michaela, Asher et Laurel sont des étudiants prêts à tout pour rester dans les petits papiers de leur prof. D'ailleurs, vous reconnaîtrez peut-être Alfred Enoch (Wes), qui a bien grandi depuis la saga Harry Potter ou Matt McGorry, l'officier Benett de Orange is the New Black. Son déhanché au moins ?
4Parce que jamais un cours de droit n'a été aussi excitant
Vous vous êtes toujours dit "Waaaah, ils sont trop forts les avocats de The Good Wife !" En fait, non, il semble qu'ils aient tout appris dans l'amphi du professeur Keating. Le droit pénal selon Annalise vous donnera toutes les clés des autres séries judiciaires.
La leçon du premier épisode tient en trois étapes.
1. Discréditez le témoin
2. Introduisez un nouveau suspect
3. Enterrez les preuves
Oui, c'est immoral. Oui, cela permet de gagner des procès, la plupart du temps. Comment ça, on n'apprend pas ça, en fac de droit ?