Après SFR, Lafarge c'est aujourd'hui la branche énergie du groupe français Alstom qui est en passe de se faire racheter : si vous êtes salarié d'Alstom, il est tout à fait légitime d'être inquiet pour votre avenir et d'avoir peur. Voici quelques conseils pour surmonter cette peur avant quelle ne vous envahisse et ne vous paralyse.
Sachez reconnaitre votre peur
Aussi surprenant que cela puisse paraître, reconnaître sa peur n'est pas si évident : certains trouveront par exemple des stratagèmes inconscients pour transformer leur peur en colère. Aussi est-il important d'analyser vos ressentis et vos émotions : qu'est-ce que je ressens ? A quoi cela me fait-il penser ? Pour clarifier vos émotions, posez-vous la question suivante : suis-je en présence d'une agression ou d'un danger physique ou psychique ? Si en tant que salarié, vous imaginez que vous pouvez perdre votre travail ou être mis à l'écart, ces exemples sont bien des causes réelles et sérieuses de peur. Depuis notre naissance on nous demande d'être fort, courageux et surtout de ne pas oser reconnaître certaines émotions comme la peur ou même la tristesse. Combien de fois avons-nous entendu "les garçons ne pleurent pas, ils sont forts et courageux"… Tellement courageux qu'à l'âge adulte ils ne savent plus distinguer la peur de la colère, entrainant des comportements inappropriés ou un mal être permanent. Pour ne pas vous retrouver dans cet état, reconnaissez simplement que la situation est grave : ma société va se faire racheter et il y a de forte probabilité que je perde mon emploi. Donc oui, l'émotion ressentie est de la peur.
Avouez et exprimez votre peur
Maintenant que vous avez reconnu que la perte de votre emploi vous fait peur, il faut l'avouer en l'exprimant. Pour ce faire, confiez-vous à un ami ou à une personne sur laquelle vous pouvez vraiment compter, qui ne sera là ni pour vous juger ni pour minimiser vos inquiétudes. Surtout évitez vos collègues qui vivent les mêmes difficultés que vous : la peur est une émotion contagieuse, au lieu d'avoir des effets positifs vos échanges avec eux ne feraient qu'accroître votre mal être et augmenteraient votre peur. Lorsque nous écoutons les salariés d'Alstom les témoignages sont poignants et révélateurs de l'intensité de la peur qui les anime "on va se faire manger", "on va tout perdre". Trouvez une personne attentive et bienveillante qui pourra vous accompagner tant que la situation n'aura pas été éclaircie. Pour que vos échanges soient constructifs, dans la mesure du possible, entourez-vous de quelqu'un qui a déjà vécu cette situation et partagera avec vous son expérience, ou mieux encore qui est formé aux techniques d'accompagnement.
Affrontez votre peur
La notion de temps associée à l'émotion de la peur est le futur. Par conséquent, vous devez affronter ce futur et ceci même si vous ne savez pas ce qui peut ou va se passer dans les prochaines semaines / mois. L'inconnu fait peur : pour garder un œil sur l'horizon de façon sereine, dites-vous que c'est bien vous qui êtes responsable de vos décisions et de vos choix. Pour ce faire, la seule solution pour surmonter sa peur est de l'affronter en face en se posant toutes les questions qui dérangent et vous empêchent déjà de dormir. Si vous refusez de réaliser cet état des lieux et de travailler sur un véritable plan d'action, vous renforcerez vos soucis car inconsciemment vous savez que vous devrez résoudre ces problèmes un jour ou l'autre. Adopter la politique l'autruche est certes une stratégie comme une autre mais la choisir ne fera que repousser les échéances et aura comme effet négatif de renforcer ce malaise qui à plus ou moins long terme se transformera en mal être voir en pathologie.
Mettez en place un plan d'action
Votre plan d'action se décompose en deux parties. Dans un premier temps, prenez un cahier pour lister toutes vos peurs, qu'elles soient liées à votre emploi actuel, à votre situation familiale, aux regards de vos enfants ou même à vos conditions financières qui seront prochainement impactées. Ecrivez sur votre cahier toutes vos inquiétudes : qu'est ce qui se passera dans les prochains mois quand j'aurai été licencié ? Comment retrouver un emploi ? Comment payer les traites de la maison ? Les études des enfants ? Comment affronter leur regard ? Dans un second temps, essayez d'apporter des réponses à chacune de vos interrogations. Lydia, comptable et licenciée suite à une fusion, se retrouvait bloquée devant ces questions : elle ne trouvait aucune réponse. La peur lui avait fait perdre tous ses moyens et notamment sa capacité à imaginer que le futur pouvait être différent. Faites confiance dans vos choix et décisions : vous avez les ressources pour imaginer des solutions, parfois farfelues peut être qui ne seront finalement pas retenues mais qui auront eu le mérite de vous ouvrir de nouveaux horizons. Autorisez-vous à envisager d'autres alternatives. Prenez du recul et considérez d'autres points de vue.
Faites du sport, changez d'air
Personne ne minimise les difficultés que vous allez rencontrer et les obstacles à surmonter d'autant plus que la peur est une émotion qui paralyse et crée des rigidités dans nos comportements. Pour contrer ces effets négatifs, la seule solution est de faire du sport et de changer d'air. Il n'est plus à démontrer que si vous êtes en bonne santé vous augmenterez vos chances de rebondir et de retrouver un nouvel emploi. Pour convaincre vos futurs recruteurs, gardez votre énergie et un esprit positif. Tous les sports sont recommandés pour y parvenir. Enfin, accordez-vous des moments de plaisir et de défoulement tout en veillant à vous entourer de personnes qui sauront vous épauler et vous redonner le sourire.